Dijon: Nouvelles de l’été des squats de demandeur-euses d’asile

Depuis juillet 2013, les migrant-es des squats dijonnais ont vécu plusieurs changements, entre expulsions, manifs et ouvertures. Pour donner un aperçu de la situation actuelle, un petit retour sur la chronologie de cet été.

Expulsion de La Boucherie, rue Bertillon et manif de soutien

Début juillet, Mairie et Préfecture avait envoyé une grosse escouade de flics expulser l’ancienne boucherie Ponelle, où une centaine de demandeurs d’asile vivaient depuis novembre 2011. La « boucherie » était située dans le quartier des Lentillères, non loin des potagers et maisons occupées et de l’Espace autogéré des Tanneries. Son expulsion tombait quasi un an jour pour jour après l’expulsion des 300 habitants du squat de l’Ecole des Greffes.

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Le 5 juillet à 7h20, une cinquantaine de civils, flics, divers employé-es EDF-GDF et autres sont arrivé-es pour expulser le squat, le lendemain d’une discussion entre les associations de soutien avec les demandeurs d’asile et la préfecture qui affirmait qu’elle n’avait pas l’intention d’expulser tout de suite. Un rassemblement s’est formé devant avec une cinquantaine de personnes alors que les flics arrivaient toujours plus nombreux. Des bus de Divia (compagnie de transport dijonnaise) avaient été dépêchés sur place pour amener les migrant-es on ne sait où. Ils ont été bloqués par les personnes venues en soutien. Les migrant-es ont pu récupérer une partie de leurs affaires et des vigiles (qui après quelques taquineries ont été rejoints par les flics pendant quelques jours) ont pris possession des lieux.

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Le soir même, une manifestation mettait le bronx dans les rues de la ville, des peintures sur les murs, et prenait sans crier gare le micro sur une scène autrement dédiée aux festivités touristiques de l’été. La déambulation regroupant migrant-es furieux et personnes solidaires, s’était terminée dans un autre squat, les Petites Roches, lui aussi menacé d’expulsion, avec concours de sirène entre le peloton de CRS et un migrant armé d’un mégaphone, jusqu’au départ sous les huées des fourgons vaincus et repeints. Les personnes expulsées le matin, se sont installées dans des tentes dans le jardin des Petites Roches.

Deux ouvertures, une expulsion…

squatrenecotyweb-faf5bFin août, l’ancien Pôle Emploi de la rue René Coty, vide depuis quelques années s’est vu réquisitionné par plus d’une centaine de migrant-es et personnes solidaires, alors qu’à 200 mètres de là un autre squat avait été ouvert quelques semaines plus tôt par quelques migrant-es.

Pendant quelques jours on a pu voir des banderoles et de nombreuses silhouettes sur les toits de ce nouveau squat, veillant à ce que la police ne tente pas d’intrusion en force. A l’intérieur de ce bâtiment autrefois dédié au contrôle des chômeurs, la vie reprenait de manière autrement plus tonifiante avec ses fumets de soupes, ses conversations et jeux dans les chambres, et ses assemblées dans le hall.

Mais l’Unedic, propriétaire du bâtiment ne pouvait évidemment se satisfaire que son bien serve enfin. Il semble qu’au sein de cet organisme paritaire, patronat et syndicat se soient bien vite entendus pour remettre à la rue tout le monde au plus vite, en mettant en place une procédure rapide (référé heure par heure). Les occupant-es de la rue René Coty passaient donc en procès le vendredi 20 septembre à 9h au palais de justice Clemenceau et un rassemblement était organisé à cette occasion. La semaine suivante, au vu du manque de projet pour les locaux, le juge a accordé des délais jusqu’en mars [2014].

Quelques semaines plus tard, expulsion des Petites Roches

squat_ok_1Occupé depuis le 5 juillet 2012 (suite à l’expulsion de l’école des Greffes), le squat des Petites Roches a été expulsé mercredi 2 octobre à 7h du matin. Ce squat avait hébergé en plus d’un an près de 200 demandeur-euses d’asile. Les flics sont arrivés à plusieurs véhicules, en bloquant les deux accès de la maison. Un petit groupe s’est regroupé devant en soutien, mais l’organisation policière ne laissait rentrer personne. Quelques affaires ont toutefois pu être récupérées.