Samedi 21 décembre, à Hamburg, une manifestation contre les menaces d’expulsion qui pèsent sur le squat d’activités Rote Flora a réuni plus de 7 000 personnes.

Un black bloc important était situé en tête de manif, et des affrontements avec la police ont eu lieu, notamment juste en face du squat Rote Flora.

L’émeute a opposé pierres, fumigènes et feux de poubelle aux matraques et canons à eau. Plus de 3 000 flics anti-émeute étaient en place à Hamburg pour maintenir l’ordre répressif. 22 (v’là les) flics auraient été blessés dans les affrontements.

Pour cette journée de manifestation, la police avait décrété qu’une grande partie du centre-ville bourgeois serait considérée comme « zone de danger » (donc sous occupation policière).

Plus d’infos, en allemand: Flora bleibt | Indymedia-Linksunten | Indymedia-DE.

Plein de photos sur Flickr: 1 | 2.

De nombreuses vidéos sur Anthologie du Présent.

Ci-dessous, l’article paru le 22 décembre 2013 sur le Chat Noir Émeutier:

[Allemagne] Rapide résumé de la manif du 21 décembre à Hambourg

Ce samedi 21 décembre à Hambourg une grande manifestation a été appelée contre l’expulsion de « Rote Flora »[*] et des maisons « Esso »[**]. Cette manif a aussi été l’occasion d’exprimer une fois de plus la solidarité avec tous les réfugiés, qui sont en lutte avec le groupe « Lampedusa » depuis plusieurs mois pour obtenir le droit de rester[***]; De plus, Hambourg connaît en ce moment une militarisation accrue de ces quartiers par le biais de la mise en place de « zones de danger »[****].

En ce début d’après-midi, la ville d’Hambourg a été en état de siège par les forces de l’ordre: 2.000 flics ont quadrillé la ville, des hélicos ont tourné en permanence au-dessus du quartier « Schanze » où est situé « Rote Flora ». De nombreuses arrestations préventives ont été menées par les flics (au nombre de 120 d’après les journaux allemands).

Concernant la manif en elle-même, plus de 7.000 personnes se sont rassemblées à partir de 14h. De nombreux supporters du club de foot de Sankt-Pauli étaient de la partie et la plupart des participant.es, vêtu.es entièrement de noir et masqué.es, se sont formé.es en plusieurs blocs compacts. Une heure plus tard, la manif débute mais est rapidement chargée par les flics avec utilisation massive de coups de matraque, lacrymos et surtout canons à eau (les keufs justifient leur assaut via la presse en déclarant avoir été bombardés de pierres depuis un pont). Malgré l’assaut de la police, les manifestant.es ont tenté de continuer et rester compacts, tout en ripostant par des tirs de feux d’artifice, pierres, bouteilles sur les flics. On peut voir la riposte de la foule à une charge des flics dans cette vidéo [*****]. La situation a été rapidement hors de contrôle: des voitures ont été retournées et incendiées (dont pas mal de berlines de luxe), des barricades de poubelles enflammées, etc. Des commerces ont également été attaqués.

Il ressort des porte-paroles du pouvoir une centaine de flics blessés dont dix-neuf très grièvement.

Traduction de l’allemand de plusieurs article de presse (dont une reformulation à partir de cet article publié sur publikative.org).

Notes de la traduction:
[*] Un des plus vieux squats d’Allemagne, occupé depuis 1989.
[**] Les dizaines de locataires des logements « Esso » du secteur de « Reeperbahn » ont été expulsées dans la nuit du dimanche 15 décembre pour cause de « menace d’effondrement ». Les autorités de la ville souhaitent réaménager ces logements, ce qui signifie par conséquent la gentrification du quartier… À noter que dans la foulée de l’expulsion une manif partie du quartier de St-Pauli a rassemblé près de 750 personnes. Arrivée au quartier « Schanze », une voiture de police s’est fait canarder de bouteilles en verre et quelques poubelles ont été incendiées.
[***] Plusieurs attaques et actions en solidarité avec la lutte des réfugiés à Hambourg ont été relayées sur le Chat Noir Émeutier: voir I, II, III, IV, V, VI.
[****] « Sur les zones de danger », lire cet article.
[*****] De nombreuses vidéos sont consultables ici.

« Les réfugiés, les maisons d’Esso et Rote Flora restent – La ville appartient à tou.te.s »

La banderole dit « L’autonomie n’est pas à vendre – la terre n’est pas redistribuable – La liberté pas gouvernable – La révolution : indispensable »