D’un côté des personnes à la rue, de l’autre des bâtiments vides. Les situations sont volontiers plus complexes dans les faits. Mais des solutions pourraient être trouvées avec un peu de bonne volonté.
Le squat de la rue Victor Hugo. Une maison vide depuis plus d’un an, qui accueille des femmes, des enfants, des malades et des blessés qui sans ça seraient à la rue. La propriétaire, une dame âgée, est propriétaire d’un appartement qu’elle habite et de deux autres qu’elle loue. Mais la maison du boulevard Victor Hugo nécessitait pour être louée des travaux qu’elle ne pouvait pas assumer financièrement.
Les militants qui ont ouvert le squat ont proposé de payer un loyer. Si la mairie n’avait pas envenimé les choses pour tenter d’exploiter politiquement la situation, un compromis aurait peut-être pu être trouvé, plus avantageux pour la propriétaire que la situation actuelle.
Le nouveau squat de Coulogne : le terrain et les bâtiments ont été rachetés par le Cottage des Flandres pour construire des logements sociaux. Mauvais moyen de promouvoir le droit au logement que de bloquer la construction de logements sociaux.
Mais si on cherche plus loin en allant sur le site du Cottage des Flandres http://www.cottage.fr/siteweb/, on voit que ce projet n’y est pas mentionné, ni parmi les projets de location, ni parmi ceux d’accession à la propriété. En tapant « Coulogne » sur le moteur de recherche du site, on s’aperçoit que le mot est absent de l’ensemble du site (voir la capture d’écran ci-dessous).
Le projet n’est donc pas pour demain, il n’y a pas urgence à expulser et à démolir, et un compromis peut sans doute être trouvé.
On se souvient du hangar de la Socarenam quai de la Moselle, squatté, évacué et détruit en 2006 au prétexte que que l’entreprise avait besoin pour le développement de ses activités. Son emplacement est un terrain vague depuis huit ans.
À deux pas de là, les Maisons des éclusiers, squattées, évacuée et rasées en 2009. Elles ont été remplacées par une surface bitumée, juste à côté d’un parking généralement vide.
L’ancienne usine Thélu, squattée, évacuée et rasée en 2011, ainsi que les maisons voisines à la suite, pour construire un écoquartier dont les travaux de terrassement commencent à peine.
Les anciennes usines Pagniez, Noyon et Darquer, ainsi que les maisons voisines, squattées, évacuées et rasées, qui ont laissé place à des terrains vagues. L’ancien hôpital Coubertin, dont les bâtiments sont détruits les uns après les autres sans qu’il y ait de projet clair pour l’avenir du site.
Il ne s’agit pas de dire que les gens doivent vivre dans des squats, mais qu’il y a des solutions plus intelligentes que jeter les gens à la rue et détruire des bâtiments, alors qu’on ne sait pas qui va investir suffisamment d’argent pour reconstruire sur la superficie considérable déjà détruite. Qu’il n’y a donc pas urgence à expulser et détruire tant qu’on n’a pas trouvé de solutions de relogement. Qu’il y a suffisamment de logements vides dans le Calaisis pour loger tout le monde décemment à condition de rénover ceux qui sont en mauvais état. Que la rénovation de logements crée des emplois utiles et non délocalisables, ce qui est une option intéressante pour un développement durable du territoire.
On pourrait commencer maintenant.
Origine de l’article: https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/02/20/questions-de-squats/