Des maisons murées pour que les personnes à la rue ne puissent pas y entrer, bâtiments rasés parce que squattés par des sans-logis, Calais prend des allures de ville fantôme. La crise frappe durement, usines fermées, maisons laissées vides par leurs occupants qui ont quitté la ville, ou abandonnées parce que leur propriétaire n’a plus les moyens de les entretenir. Mais aussi logements appartenant à la mairie ou à l’Office Public de l’Habitat et laissés vides pendant des années. Bâtiments murés ou détruits dans le cadre de la chasse aux exilés, pour qu’ils n’aient pas d’endroits où s’abriter.
Ci-dessous un sondage dans la ville, une rue du centre, la rue des quatre Coins, et les rue voisines jusqu’à la voie ferrée
Au N° 46 de la rue des quatre Coins, une jolie maison avec logement sur boutique.
Les bâtiments et terrains vagues sur lesquels sont affichés un permis de construire ou d’aménager n’ont pas été pris en compte (soit deux bâtiments et un terrain). Les commerces et bars fermés non plus.
À l’angle de la rue des quatre Coins et de la rue Monseigneur Piedfort, l’ancienne usine Darquer. En octobre 2009, chassés par la vague d’expulsions qui a suivi la « fermeture de la Jungle de Calais » par Éric Besson, un groupe d’exilés, majoritairement égyptiens, se réfugie dans ce qui reste des bâtiments. Une grande partie de l’usine a déjà été détruite pour construire des logements sociaux, mais le chantier est arrêté faute de financements. Selon les périodes, des exilés afghans ou soudanais habiteront également dans les ruines laissées par le chantier délaissé. Les habitants seront expulsés en mai 2012 et les ruines détruites, sauf la façade. En mars 2014, la construction des logements sociaux n’a toujours pas commencé.
Entre temps, les maisons voisines, qui ont été occasionnellement squattées, ont aussi été rasées, agrandissant le terrain vague.
Maison et garage, au n° 113 de la rue des quatre Coins.
Au n° 126, un ancien centre de formation aux métiers du textile. Squatté dans le courant de l’été 2013, évacué sans jugement alors que le délais de flagrance de 48h était dépassé, il a été muré dans la foulée.
Au bout de la rue, une autre façade donnant sur le vide. Ces anciens bâtiments de l’usine de dentelle Noyon ont été squattés en 2011, jusqu’à leur évacuation en novembre de cette année, suivie de leur destruction.
Ce terrain vague comprend également l’ancienne usine de menuiserie Pagniez, squattée à plusieurs reprises, murée et squattée à nouveau. Évacuée définitivement en juin 2010 et détruite dans la foulée. Les maisons mitoyennes, également squattées à plusieurs reprises, ont également été rasées à la suite de l’usine Noyon. L’établissement public foncier a acquis cet ensemble de 9000 m² et a procédé à la destruction des bâtiments et à la conservation de la façade pour le compte de la mairie de Calais. Il n’y a pour l’instant aucun projet pour l’avenir de ce site.
De l’autre côté de la rue des quatre Coins, aux numéros 181 et suivants, d’anciennes usines à l’abandon, occasionnellement squattées et évacuées.
Dans une rue adjacente, la rue Aristide Briand, un ancien atelier au n° 93.
Une maison d’angle abandonnée, à l’intersection des rues Aristide Briand et Delcluze.
[Publié le 5 mars 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalités]