Tours : logements vides et expulsions

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En début de mois, on vous avait présenté des logements vides du quartier Maryse Bastié. Plusieurs maisons, comptant chacune quatre appartements. A part quelques gravats, tous ces logements sont en excellent état. Et pourtant, ils sont condamnés à être démolis histoire de laisser la place à un joli programme immobilier concocté par Bouygues. Entraînant l’expulsion des sans-logis qui y ont trouvé refuge.

Ce vendredi 28 mars, un type envoyé par le groupe 3F-Immobilière Val de Loire installait des panneaux en bois à l’entrée de chacune des maisons. Même si ces logements sont vides depuis plusieurs années, plus question que les sans-logis viennent s’y abriter.

Il y a quelques semaines, deux familles rroms se sont installées dans des maisons de la rue de l’Adjudant Velin. Le 115 (service d’hébergement d’urgence) ne leur proposait aucune solution. Ils ont donc occupé les lieux, les aménageant du mieux possible.

Le 27 mars, l’huissier Sabard avait été mandaté par Immobilière Val de Loire pour constater l’occupation. Suite à cela, des militants contre le mal-logement avaient négocié afin que les deux familles puissent rester sur les lieux au moins jusqu’à mardi matin, en se regroupant dans une seule maison. L’huissier doit repasser le 1er avril pour présenter aux familles le commandement à quitter les lieux.

Berto, le fils d’une de ces familles, est handicapé mental. Faute de papiers, il n’a pas accès à une structure spécialisée : les autorités lui ont simplement délivré une carte d’invalidité… Mardi, il sera lui aussi renvoyé à la rue. Malgré l’accord passé avec le groupe 3F, la police municipale est venue à plusieurs reprises, à cheval et en voiture, pour faire dégager les familles.

Il faut avoir vu ces maisons en excellent état pour apprécier l’ampleur du gâchis et l’absurdité qui consiste à laisser à la rue des personnes qui se débrouillent pour survivre dans ces logements. Sans compter l’absurdité consistant à détruire ces bâtiments, vides mais en bon état, pour pouvoir mettre en œuvre de nouveaux programmes immobiliers.

Avec la fin de la trève hivernale, de nombreuses familles sont en voie d’expulsion locative, faute d’avoir pu payer leurs loyers ou leurs charges. Au Sanitas, certaines familles déménagent de nuit, pour éviter l’huissier. Parallèlement, la DDCSPP [1] ferme des centres d’hébergement pour demandeurs d’asile ainsi que sa structure d’accueil de nuit, faute de moyens.

Heureusement, il paraît que la misère est moins pénible au soleil.

[1] Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations

[Publié le 29 mars par la Rotative]

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