Nous avons eu vent que la Préfecture expulserait les habitants de la Zone À Défendre du Testet après-demain, le vendredi 16 mai. Nous voudrions être en mesure de résister, non pas militairement – ce n’est pas notre manière de faire -, mais en étant la force, le nombre et le regard du peuple. Nous voudrions leur compliquer la tâche sous l’œil des caméras, les empêcher de détruire nos lieux de vie de fortune temporaires.
Parce que nous n’entendons pas nous laisser bercer par la fable d’une gendarmerie « neutre », qui ne serait « ni pour ni contre le projet de barrage », qui viendrait « juste faire appliquer une décision de justice » dans un « état de droit ». Les occupants sont sur les parcelles de l’ONF et du Conseil Général parce que le projet de barrage n’est pas abandonné. Ses promoteurs font partie de ce système mécaniste et industriel qui dévaste la société et le monde naturel jusque dans les moindres recoins du Tarn. Leurs soldats ne peuvent en aucun cas être considérés comme « neutres » en venant expulser les habitants de la ZAD du Testet : ils veulent affaiblir l’opposition au projet de barrage. Ils veulent augmenter l’emprise de leur conception du monde, celle de l’état et des grosses entreprises industrielles, au détriment de celle de la famille et de la communauté.
Nous invitons tous nos soutiens à se tenir prêts à venir sur la ZAD avec leurs caméras et appareils photos pour vivre ce moment avec nous. À celles et ceux qui craignent une fausse alerte, de venir « pour rien », il n’y a jamais de visite inutile à la ZAD. Nous avons prévu de nous retrouver à 6h00 pour écouter la nature au lever du soleil dans la vallée et de petit-déjeuner à la cueillette, à la rosée et au pain chaud sorti du four de la Métairie Neuve. Chaque minute, chaque heure passées à vivre ensemble pour construire à notre façon la base matérielle de la conception écologique du monde est du temps gagné. Les institutions gaspillent l’argent public à essayer de nous contraindre par la force. Nous y résisterons sans haine ni mépris, avec des moyens dérisoires, mais jusqu’au bout.
Collectif « Tant qu’il y aura des bouilles » Lisle-sur-Tarn
[Communiqué publié le 14 mai sur le blog Tant qu’il y aura des bouilles]