Ce matin, 200 personnes se sont rendues devant les bâtiments de la direction de Pôle-Emploi à Dijon, parc Valmy. Parmi eux, les demandeurs d’asile logés au squat de la rue René Coty, des collectifs solidaires ainsi que la Coordination des intermittents et précaires Bourgogne.
L’UNEDIC est propriétaire du Pôle-Emploi de la rue René Coty, laissé depuis quelques années à l’abandon et occupé depuis septembre dernier par 150 personnes. Le rassemblement visait à demander à l’UNEDIC de ne pas faire expulser ces migrants, tant que l’Etat ne leur propose aucun relogement durable.
Arrivés devant le bâtiment de Pôle-Emploi, les manifestants ont déployé des banderoles et fait connaître bruyamment leurs revendications. Finalement une délégation a été reçue à l’intérieur. Les représentants de Pôle-Emploi présents se sont dédouanés en déclarant qu’ils n’étaient en aucun cas responsables des décisions de l’UNEDIC quant à l’avenir du squat, et ont ajouté que l’UNEDIC n’avait de représentation qu’à Paris. Nous avons alors exigé qu’un fax explicatif soit directement envoyé au directeur national de l’UNEDIC. Ce qui a été fait. Nous sommes repartis en promettant de revenir si nous n’obtenions pas de réponse sur les intentions de l’UNEDIC. Un contact leur a été laissé en ce sens.
Afin de leur donner envie de nous répondre vite, nous invitons tous les soutiens aux migrants à envoyer des fax à Michel Monnier, directeur national de l’UNEDIC (01 44 87 65 28, pour envois de fax gratuits: http://www.envoi-fax-gratuit.com/) et à passer des coups de téléphone à l’UNEDIC: 01 44 87 64 00.
Pour plus d’informations sur le contexte et les objectifs du rassemblement, ainsi que sur la situation des demandeurs d’asile et migrants à Dijon, voir ci-dessous le texte distribué lors du rassemblement :
### Jeudi 17 juillet – UNEDIC : Rassemblement de soutien aux migrant-e-s
—- Avec la Coordination des intermittents et précaires bourgogne, l’URF CGT Spectacle Bourgogne, les occupants du squat et collectifs solidaires —-
Face aux risques d’expulsion des demandeurs d’asile logés rue René Coty
Rassemblement de soutien – jeudi 17 juillet à 10h devant le siège de l’UNEDIC-Dijon
A l’occasion de la journée nationale d’action des intermittents et précaires.
Fin août [2013], l’ancien Pôle-Emploi de la rue René Coty, vide depuis quelques années, s’est vu réquisitionné par plus d’une centaine de demandeurs d’asile avec le soutien d’associations.
Ces réfugiés africains fuient les guerres, persécutions et dictatures dans leur pays et ont tout risqué dans l’espoir tenace de trouver une vie ailleurs. Mais les souffrances et rejets se poursuivent aux frontières de l’Europe et en son sein. En France, alors que le racisme ambiant croit, les conditions d’accueil des réfugié-e-s ne cessent de se dégrader. Entre autres problèmes et obstacles, beaucoup d’entre eux se retrouvent à la rue, malgré les engagements de l’Etat français à loger les demandeurs d’asile le temps de l’examen de leurs dossiers. Cet état de fait, qui va à l’encontre des conventions internationales, force les un-e-s et les autres à trouver des solutions souvent précaires.
Au squat de la rue René Coty, les migrant-e-s, épaulés par le collectif de soutien, ont accès à des soins, repas, cours de français, conseils pour constituer leurs dossiers. Ils s’y organisent ensemble pour défendre leurs droits, s’entraider et bénéficier d’un toit, d’un espace de sociabilité et de convivialité, et ce en bonne entente avec le voisinage.
Mais l’Unedic, propriétaire du bâtiment a déposé une plainte et demandé l’évacuation des occupants, alors même qu’il ne pouvait se prévaloir d’un projet sur ces bureaux laissés à l’abandon. Le 5 juillet, l’Unedic a fait délivrer un commandement de quitter les lieux. Depuis trois ans, à Dijon, les pouvoirs publics profitent du calme estival pour expulser. 150 personnes, dont des enfants et femmes enceintes, pourraient donc de nouveau être sorties brutalement de leur logement par la police.
Face à ce risque, nous nous rassemblerons ce jeudi, dans l’urgence avec les occupant-e-s de la rue René Coty, des personnes solidaires ainsi que la Coordination des intermittents et précaires.
Nous voulons réaffirmer notre soutien aux habitant-e-s pour qu’ils puissent, en l’absence d’autres solutions, rester dans ces locaux voués à être murés ou détruits comme l’ont été et le sont encore les différents bâtiments expulsés au cours des dernières années.
Nous demandons donc à l’Unedic de ne pas faire expulser ces migrants, tant que l’Etat ne leur propose aucun relogement durable.
Nous demandons par ailleurs au gouvernement que s’ouvrent enfin des places en CADA pour tous ceux qui devraient y avoir droit. Nous voulons affirmer aussi la nécessité de trouver des solutions pour les rejetés des procédures qui ne peuvent prendre le risque de retourner dans leur pays et qui sont aujourd’hui condamnés parfois à y être renvoyés de force, parfois à être traqués en Europe. Au-delà, nous revendiquons un droit universel au logement pour tous les précaires.
A l’appel des occupants du squat et personnes solidaires, de la coordination des intermittents et précaires Bourgogne, de l’URF CGT Spectacle Bourgogne.
[Et dans la presse mainstream, cet article paru sur le site de France 3 Bourgogne.]