Saint-Denis (93): non aux expulsions de logements ! Appel de l’Attiéké

Bientôt la fin de la trêve d’hiver : ensemble, rassemblement devant la mairie de St-Denis le samedi 28 mars à 13h30 (métro Basilique, RER D gare de St-Denis, Tram 1 arrêt Basilique). Départ commun pour aller à la manifestation parisienne, à 15h, place de la République pour un cortège pour la réquisition.

Non aux expulsions ! Non à l’expulsion du centre social auto organisé Attiéké !

Vive la réquisition des logements vides ! Vive la solidarité entre locataires et squatteur-euses !
Un an et demi de lutte au centre social Attiéké. Un an et demi de victoire et de solidarité : pour le logement, pour les papiers, pour l’entraide et la formation de tou-te-s.

Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas encore, le centre social auto-organisé l’Attiéké est un ancien bâtiment de la Caisse d’assurance maladie qui a été réquisitionné [occupé, NdS!N] par des mal-logé-e-s et des militant-e-s pour le logement. Cela a fait suite à plusieurs mois de lutte contre l’expulsion de deux immeubles (50 et 103 rue Gabriel Péri) à St-Denis, mettant une centaine de personnes à la rue. La réquisition d’un lieu était une nécessité et une réponse directe à ces expulsions. Ces expulsions étaient elles, la conséquence directes des programmes de rénovation urbaine (PNRQAD) qui, plutôt que de servir aux mal-logé-e-s, transforment la ville en virant toutes les classes populaires du centre et des villes proches de Paris. Face à cela, le mouvement des réquisitions est une solution pour tou-te-s les habitant-e-s de la ville, car cela augmente le rapport de force face à la menace d’expulsion, parce que cela donne un toit aux personnes à la rue. Parce que si le mouvement est fort, cela fait pression sur ceux qui louent les appartements et ceux qui gardent vides leurs immeubles. Cela permet de gagner la baisse des loyers. Cela permet de résister à la chasse aux pauvres.

Depuis un an et demi, une cinquantaine de personnes ont trouvé un toit grâce au centre social Attiéké.

Depuis un an et demi, nous nous battons pour que ce lieu soit réquisitionné, que tout le monde ait des papiers.

Depuis un an et demi, les élus nous ignorent alors que nous demandons la réquisition de ce bâtiment ou d’un autre pour les habitant-e-s. La mairie a même été jusqu’à nous envoyer des personnes sans solutions de logement. Le maire soutien coûte que coûte le propriétaire de l’immeuble qui est la Fédération française de triathlon, et se place du côté de la préfecture dans l’attente de notre expulsion.

Depuis un an et demi la résistance et la solidarité s’organisent au Centre social Attiéké : par les permanences pour le logement, les permanences pour les sans-papiers, les permanences d’écrivain public, l’atelier d’autoréparation de vélos, et les ateliers de français.

Cela a permis:
– une cinquantaine de personnes ont pu se défendre avec la permanence logement (contre l’insalubrité, contre la menace d’expulsion de leur appartement face à des propriétaires crapuleux, pour obtenir un HLM, la domiciliation, etc.)
– plusieurs personnes ont été relogées avec la permanence logement ou sont en cours de relogement (plusieurs femmes et hommes, un collectif d’habitant-e-s expulsés, un mineur isolé, etc.)
– le soutien à la lutte « pas d’enfant à la rue » et de gagner le relogement de la famille de l’école la Roseraie, qui était à la rue
– la réparation d’au moins 120 vélos dans les ateliers d’auto-réparation de vélos, gratuits et populaires
– plusieurs centaines d’assiettes ont été partagées lors des cantines populaires
– une trentaine de personnes s’organisent et trouvent du soutien pour obtenir des papiers
– près de 70 personnes se forment pour être autonome en français, pour le lire ou le parler dans les ateliers de français
– une trentaine de personnes ont pu écrire leur courriers importants dans la permanence d’écrivain
– des centaines de personnes ont échangé et se sont formées dans les débats et projections : sur les violences faites aux femmes et contre le sexisme, contre le racisme et le colonialisme, sur la solidarité internationale, sur le droit du travail, contre la rénovation urbaine qui expulse, contre les violences policières
– tous les mercredis, un centre de loisir gratuit est organisé, des centaine de crêpes ont été partagées!

Le centre social Attiéké est un lieu indépendant des pouvoirs. il est un lieu de résistance et a besoin du soutien de tou-te-s !
Le centre social Attiéké fait vivre la solidarité sur St-Denis, et montre que la lutte paie, et que c’est l’union qui fait la force !

[Publié le 20 mars 2015 sur Paris-Luttes.info.]