A Bagnolet comme à Montreuil, des Rroms originaires de Bulgarie et de Roumanie vivent de squats en squats quand ils ne sont pas directement expulsés. Ils sont sans cesse déplacés, et quotidiennement harcelés.
Au milieu du quartier des Coutures à Bagnolet, des familles Bulgares vivent depuis de nombreuses années dans une maison de fortune située rue de l’Avenir. De nombreuses personnes du voisinage se mobilisent à leurs côtés.
Aujourd’hui, leurs maisons sont expulsables. Le propriétaire, qui est un avocat habitant dans le sud de la France, a été retrouvé par la mairie il y a peu de temps, il n’était même pas au courant qu’il possédait ce bien qui a permis pendant toutes ces années à plusieurs familles de se « loger ». Il accélère maintenant la procédure afin d’expulser les familles et spéculer sur ce terrain qui, dans le quartier des Coutures, vaut de plus en plus d’argent.
Depuis leur installation, ces familles font l’objet d’un harcèlement régulier de la police qui vient mettre des coups de pression, et leur délivre des OQTF (obligations de quitter le territoire). Cela a déjà été le cas en janvier et en mars 2012. A nouveau, le 28 janvier dernier, la police est entrée dans la maison sans prévenir alors que les habitant.e.s dormaient encore.
Le collectif de soutien et des habitant.e.s se sont alors rendu.e.s à la mairie pour demander des comptes mais, comme souvent, la mairie a renvoyé la responsabilité sur la préfecture qui l’a elle-même renvoyée sur la mairie…
Parallèlement, les familles et des habitant.e.s du quartier se sont organisé.e.s pour faire annuler les OQTF auprès du tribunal administratif. Grâce à ce type de recours, toutes les précédentes OQTF avaient en effet été annulées.
Ce mercredi 11 mars à 7h le harcèlement continue. Une trentaine de policiers suréquipés sont venus pour un nouveau contrôle d’identité.
Le collectif de soutien tente aussi de s’organiser sur les questions de démarches administratives des habitant.e.s qui sont d’autant plus compliquées lorsqu’on est Rrom bulgare, que ce soit pour une simple domiciliation administrative à la mairie, la scolarisation des enfants, ou encore l’accès aux soins…
Rien n’a été obtenu simplement et tout ne l’est pas encore. Il a fallu s’organiser, faire des lettres, des actions, des occupations pour chaque chose.
Quant au logement, les maisons sont très précaires et la situation compliquée du fait de la vétusté des lieux et notamment de l’absence d’eau courante et d’électricité que les autorités refusent d’installer.
Après avoir laissé traîner la situation, la mairie semble prête à reloger des personnes. Des familles ont été reçues et de nouvelles rencontres devraient avoir lieu. Mais aujourd’hui ces familles sont menacées à tout moment d’expulsion et, du côté du relogement, rien n’est encore réellement engagé. Pourtant, des bâtiments vides il y en a plein Bagnolet et Montreuil !
Les familles demandent une solution collective et pas une démarche de tri, autrement dit d’éviter ce que savent très bien faire les autorités, c’est à dire trouver des solutions pour quelques-un.e.s et ne pas prendre en charge les autres.
Des habitant.e.s solidaires du quartier des Coutures à Bagnolet
Mars 2015