La Courneuve (93): Acabadabra et la police disparaîtra…

ACABADABRA
et la police disparaîtra…
contre les violences de la police

DIMANCHE 26 AVRIL
De 16h30 à 22h

Aux Francs Tireurs. 13 rue des Francs-Tireurs, La Courneuve
Bus 150, 170 et 173, RER B La Courneuve-Aubervilliers.

Entrée prix libre

Après-midi et soirée en soutien à des gens pris dans des procès pour dégradation de permanence PS et outrage à gardien de la paix (mon oeil).

Pour défendre des bouts de vie, des bouts de territoire, nous nous opposons aux forces de l’ordre.

A Paris, à Montreuil, après l’assassinat de Rémi Fraisse au Testet nous avons cru bon d’aller dénoncer les agissements de la police dans la rue. Dans cette période, nous nous sommes faits interpeller par la BAC à Montreuil. Nous sommes accusés d’avoir tagué dans l’immeuble du député socialiste Razzy Hammadi : “ASSASSIN / REMI RIP”. Le procès a été reporté au 16 mars 2016.

Le Parti socialiste n’est-il pas le parti au pouvoir qui a donné les ordres de lancer des grenades mortelles sur les contestataires au Testet ? Pourquoi poursuivre des personnes qui ne font que rendre visibles les responsables d’un assassinat ?

A Montreuil encore, une maison occupée s’est fait attaquer par des gros bras, envoyés par un propriétaire véreux, marchand de sommeil. Suite à l’attaque, la police viendra perquisitionner les lieux recherchant des “armes”, des bombes lacrymogènes qu’ils n’ont jamais trouvées. Cette perquisition a été violente : une brigade d’intervention spéciale (GSI) brutalise toutes les personnes présentes. L’une d’entre elles, le seul Africain du groupe, est traînée devant le tribunal pour outrage et violences contre agent dépositaire de l’ordre public. Procès reporté au 25 avril 2016. De nôtre côté, nous avons également porté plainte contre le policier pour violence par agent dépositaire de l’ordre public, aucune suite n’a été donnée à cette requête.

Dans ces deux histoires nous avons à faire aux forces de l’ordre et nous dénonçons le pouvoir qu’ils ont sur nous.

Ils tuent, nous les dénonçons ; ils violentent et ils nous accusent de les avoir violentés, nous les attaquons. Ils possèdent ces pouvoirs parce qu’ils agissent impunément. La police est ce corps constitué qui, pour garantir le droit, dépasse sans arrêt les limites de celui-ci. Et pour lui permettre de dépasser ces limites, la justice du pays doit lui garantir une impunité quasi exemplaire. Et même quand ils sont punis, les policiers ont des peines ridicules. Ces derniers temps, deux policiers ont été condamnés par les tribunaux pour avoir éborgné des enfants (Geoffrey 16 ans et Sannuir 9 ans). Mais les peines sont assorties de sursis et ils pourront retrouver leur travail. Quelles auraient été les peines de personnes lambda si elles avaient éborgné un enfant ?

Cette impunité c’est aussi celle de tant de policiers qui ont assassiné, mutilé, blessé et qui pour la plupart ne sont même pas inquiétés. C’est contre ce pouvoir que de nombreux collectifs luttent, pour faire reconnaître aux yeux de tous qu’il y a eu faute, pour qu’il y ait des précédents. Nous pensons à Urgence notre police assassine, le Collectif 8 juillet, Angles morts, Désarmons-les, Collectif pour Lamine Dieng, Vérité et justice pour Ali Ziri, pour ne citer que quelques collectifs de région parisienne. C’est cette police, dans son pouvoir qu’elle a sur nous, que nous devons faire reculer pour trouver des espaces de liberté.

Ils blessent, ils mutilent, ils tuent, poursuivons-les !

ACABADABRA et la police disparaîtra !

16h30
PRESENTATION/ECHANGES autour de :
“Critique de la violence” de Walter Benjamin

Logique de l’impunité policière

C’est par ce texte des années 1920 que nous essaierons de comprendre la logique de l’impunité policière, pour mieux la combattre.

Nous partirons d’une lecture et analyse de ce texte de Benjamin pour réfléchir sur la question de la violence de la police mais aussi de la question de la violence révolutionnaire. En effet Benjamin, propose de légitimer la violence révolutionnaire dans un système de droit en recherchant les contradictions dans le droit lui-même. Pour Benjamin, la grève par exemple rentre en contradiction avec le droit lui-même puisque si le droit de grève est poussé à son extrême, c’est le droit lui-même qui est remis en cause. Pour Benjamin la violence est toujours fondatrice en puissance d’un nouveau droit. La violence fondatrice et mythique se doit de se conserver. Et là intervient la police qui conserve les limites du droit. Mais elle ne fait pas que le conserver, elle le fonde également. La police fonde un droit invisible qui permet de garantir la survie du système de droit en place. C’est cette notion de fondation de droit qui nous intéresse plus spécifiquement et que nous discuterons notamment à travers la lecture de la “Force de l’ordre, une anthropologie de la police des quartiers” de Didier Fassin. Fassin a observé pendant plusieurs mois les pratiques d’une BAC de Seine-St-Denis. Il a décrit comment le pouvoir ferme les yeux sur les agissements violents, racistes, extra-légaux de la BAC. C’est ce que Benjamin nomme la violence fondatrice de la police.

19h
MANGER, ÇA CREUSE

20h
PESTACLE ET MUSICALITES CONCERTINANTES

– Tripes et Poils
Conjonctions paramétriques entre crins de cheval et boyaux de mouton.
Archer, cordes, violon et plus si affinité.

– Acagouler dans les ères
Pestacle de Trapèze (The Ex dans la cour des Francs Tireurs)

– Biggy Samouraï
Electro klezmer bang bang !
(Montreuil Moisy Marseille)

[Publié le 14 avril 2015 sur Paris-Luttes.Info.]