Une longue lutte avait permis que le 26, Hameau de Plantoun, situé dans l’éco-quartier bayonnais et propriété d’Habitat Sud Atlantiques (HSA, gérant du parc HLM local) soit dévolu à l’hébergement d’urgence. Il a accueilli une famille pendant un an. Lundi 27 avril, quelques jours après le départ de celle-ci, la porte a été scellée par une plaque métallique.
L’affaire remonte à l’été 2013 et illustre les difficultés de logement sur la côte basque : la maison, propriété du bailleur social et vide depuis plus d’une année, était investie par les occupants de Plantoun. Six habitations sont inoccupées, pour cause de malfaçons, sur les trente que compte le lotissement.
Une situation dénoncée par les squatteurs, sur un territoire où la demande et l’attente de logements font partie des principales problématiques. Après une longue lutte, une convention est signée pour une durée d’un an, renouvelable, entre HSA et le Pact-hd (dont l’un des objectifs est d’assurer un « logement pour tous ») : le logement social devient un hébergement d’urgence.
Une femme et ses trois enfants sont alors accueillis. Ils ont récemment quitté les lieux pour s’installer dans un nouveau logement à Saint-Jean-de-Luz : une « sortie positive » mais qui, d’après une source proche, ne serait pas due à l’accompagnement de l’organisme au service de l’habitat, le Pact. Dans la foulée, l’accès au numéro 26 est condamné. Par qui ? La question reste en suspens.
Empêcher de nouveaux squats
La rédaction [hartzea@@@hotmail.com] a tenté de contacter le Pact-hd et HSA, mais personne n’a encore pu s’exprimer sur cette question. Joint ce mardi 28 avril, le maire de Bayonne (en déplacement) a affirmé ne pas être encore informé de cet acte. « Architecte » de cette convention, il était à l’époque adjoint de Jean Grenet et en période pré-electorale : pour lui, le scellé pourrait empêcher de nouveaux squats, dans l’attente de l’installation d’une autre famille dans le cadre d’un hébergement d’urgence. Mais ce n’est là qu’une supposition.
Le Hameau de Plantoun a été pensé comme l’écoquartier de Bayonne, érigé autour de la mixité sociale (espace où se côtoieraient propriétaires et locataires de logements sociaux). Les habitations devaient permettre l’accession sociale à la propriété pour les revenus modestes. Un projet qui a tourné « au fiasco » : des malfaçons thermiques et sonores ont contraint les co-propriétaires à engager des procédures judiciaires il y a plusieurs années de cela (pour la démolition ou la réhabilitation de leurs biens). Et les logements dévolus à l’habitat social (dont le numéro 26) ont été vidés.