La police est intervenue tôt ce vendredi 4 mars boulevard de Parilly, juste à côté du campus de Lyon 2, pour expulser une maison squattée par une soixantaine de personnes de la communauté Rrom depuis près de 2 ans.
En plus de leur attirail habituel, les flics avaient amené des propositions de relogement. Mais elles ne concernaient que 26 d’entre eux. Comme d’habitude, les propositions se résument à des chambres d’hôtel : les centres d’hébergement semblent être devenus un produit de luxe…
Des femmes seules avec enfants se retrouvent ainsi sur le carreau et vont donc devoir trouver refuge là ou elles pourront, sous une pluie glaciale. La trêve hivernale dure pourtant jusqu’à la fin du mois. On peut se demander quelle était l’urgence d’expulser ces gens maintenant alors qu’ils étaient là depuis plus de 2 ans.
C’est en tout cas une étrange manière de fêter l’anniversaire de la loi Dalo. Les 9 ans du droit opposable au logement seront célébrés samedi 5 mars par le gouvernement et de nombreuses associations. La ministre du Logement, Emanuelle Cosse avait pourtant promis que la trêve hivernale serait respectée et que des accompagnements seraient proposés lors d’une conférence de presse donnée la semaine dernière. Dans les faits, loin des caméras, cet engagement ultra-minimal aura été trahi rapidement.
Cette expulsion abjecte augure du pire pour la fin de la trève hivernale, après le 31 mars. Les expulsé·es auront certainement besoin de solidarité. Infos à suivre…
[Publié initialement sur Rebellyon.]