Communiqué du groupe presse de la ZAD – 29 janvier 2017
Valls s’en va, nous restons. “Il ne peut pas y avoir d’autre voie”.
« L’évacuation c’est pour cet automne. Ça se fera. Il ne peut pas y avoir d’autre voie. (…) Si ça ne se fait pas avant mars 2017, ça ne se fera jamais. » Manuel Valls, le 11 octobre 2016
Valls n’était déjà plus premier ministre, il n’est même plus candidat. Ciao ! On ne peut manquer de se réjouir qu’un politicien sinistre qui a annoncé chaque semaine, des mois durant, notre destruction, finisse plutôt par disparaître lui-même.
En ces temps où le champ politique institutionnel ne dessine plus que des horizons aveugles, ce que Valls appelait en 2012 le « kyste » s’est quant à lui épanoui. La ZAD participe à construire un point à partir duquel se tenir ensemble et « reprendre nos vies en main » [1]. Des vies qui vaillent la peine d’être vécues et ne soient plus définies d’en haut par une clique de politiciens, financiers et patrons qui voudraient les réduire à peau de chagrin.
Mais la sortie de Valls ne résoud évidement rien : ses semblables sont entrés en saison de reproduction. Quel que soit le gouvernement élu, on peut compter sur lui pour continuer à nous traiter invariablement comme des comptes bancaires à moitié vides, des assisté.e.s infantilisé.e.s, des masses salariales pressurisées ou des habitant.e.s indésirables. Nous demeurerons des terroristes à chaque fois que nous refuserons de nous plier à leurs plans d’aménagement de nos existences.
Quel que soit le monstre gouvernemental qui émerge du marécage électoral, nous le mettrons pourtant en échec : parce qu’ils ne peuvent plus anéantir ce que le mouvement contre l’aéroport et pour la ZAD porte d’espoirs, parce que leurs promesses sont aussi fictives que leurs emplois et leurs rêves aussi repoussants qu’un duty free posé sur une prairie. Dans les mois à venir, nous continuerons à opposer à la politique du vide un territoire plein et vivant, basé sur le partage et la solidarité, ouvert aux vents des luttes. Nous persistons et persisterons à construire ici un avenir sans aéroport et sans gouvernants. Qu’ils s’en aillent tous !
Note:
[1] « Le monde du travail, aliéné par le capitalisme, a bien du mal à se soustraire à l’emprise de l’exploitation qu’il subit. Les travailleurs et travailleuses subissent une dépossession de leur propre vie. Pas étonnant donc que les habitant-es de la ZAD se rebellent contre ce système, aient envie de reprendre leur vie en main, de décider comment et pourquoi ils et elles veulent vivre. » Extrait de l’appel du collectif syndical contre l’aéroport et son monde.
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