Toulouse: fête et vide-grenier le 4 juin pour le Oula-oups, squat menacé d’expulsion par la mairie, l’EPFL et Vinci

Nous, familles, galérien.nes, habitant.es du Houla-oups, allons bientôt nous faire dégager par la police, comme toujours, au service des actionnaires de Vinci & cie… Un projet immobilier couleur béton est en train de voir le jour chemin Lapujade. Aucune solution de relogement ne nous a été proposée par la mairie, notre proprio actuel. Alors dimanche 4 juin, on organise un grand vide grenier au 67 chemin Lapujade où tu es chaleureusement convié.e !

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la petite histoire, en octobre 2012, nous réquisitionnons occupons Le 67 chemin Lapujade. Il s’agit d’une toulousaine à l’abandon achetée pour 300 000€ par la mairie et l’EPFL (l’Établissement Public Foncier Local, une sorte d’agent de la spéculation immobilière orchestré par Toulouse Métropole).

Après procès et négociations nous parvenons à obtenir une convention d’occupation précaire qui nous permet de rester (parce qu’on est blanc.he.s, étudiant.e.s, travailleur.euses). En 2015, Vinci, propriétaire de près de 2 hectares derrière chez nous, prévoit de racheter notre maison et par la même occasion 2 autres de la rue pour la modique somme de… 300 000€ ! La fonction de l’EPFL est ici très claire : user de l’argent public pour offrir de jolis cadeaux à Vinci & co. Dans le cadre du projet de revalorisation du quartier de Bonnefoy lié à TESO et à l’arrivée de la Ligne Grande Vitesse, Vinci prévoit de construire un supermarché, une crèche, une maison de retraite, et des logements sociaux. Le tout bien propre, bien cloisonné, pour que le chacun pour soi et la petite vie bourgeoise puissent régner.

Nous, depuis quatre ans on s’organise en autogestion (avec plus ou moins de réussite), pour faire de cette maison un lieu ouvert, un lieu d’entraide et d’accueil pour celles et ceux condamné.e.s à la rue par les pouvoirs publics. On vient de plein de pays, on est là pour des raisons différentes ; par nécessité ou choix politiques, on a des identités variées, des conditions matérielles, familiales différentes, on se rencontre et on partage ; dans la joie, les prises de tête, les réunions interminables… Mais ce type de lieu de vie, où l’on construit des relations et des organisations hors normes et hors cadre, loin du traditionnel « famille-boulot-dodo », ils vont le détruire à coups de pelleteuse.

Depuis septembre les travaux ont commencé, les grues et les machines de Vinci s’activent et nous font sentir que notre heure approche. La mairie nous met la pression, les négociations sont sans suite, et depuis le 21 mai nous sommes redevenu.e.s occupant.e.s sans droit ni titre, censé.e.s quitter les lieux. Nous, habitant.e.s, du 67, jeunes mineurs, familles, précaires, nous n’avons pas d’autres solutions de logement, tous les soutiens sont les bienvenus pour s’organiser, lutter et FAIRE COULER VINCI DANS SON PROPRE BETON !

BIENVENUE

À celles et ceux qui nous connaissent, ou qui n’ont jamais osé rentrer

A celles et ceux qui sont venu.e.s boire un café, partager un bout de journée, qui sont resté.e.s toute une année

A celles et ceux qui ont réparé leurs vélos à l’atelier, qui nous ont chouré des outils dans le garage

A celles et ceux qui sont venu.e.s mater un film, qui sont reparti.e.s la tête pleine de rêves d’autogestion et d’anarchie

A celles et ceux qui ont trouvé un toit après être passé.e.s ici, qui ont été ébloui.e.s pour toujours par le caractère de notre tapisserie

A celles et ceux qui ont passé une nuit, trois mois, un an parmi nous, qui sont reparti.e.s les mains pleines d’encre de l’imprimerie du Bambou

A celles et ceux qui ont trouvé ici un peu de réconfort, qui ont passé des nuits entières au coin du feu à jouer au « Gang of four »

A celles et ceux qui ont posé leurs bagages le temps d’un voyage, qui ont pris un tee-shirt et laissé trois chaussettes à la fripe de l’étage

A celles et ceux qui partagent les plans récup, à celles et ceux qui n’aiment pas les panneaux de pubs

A celles et ceux qui laissent traîner les jouets dans la bibliothèque, ou qui nous appellent à 3h du mat pour demander « c’est quoi le code au fait ? »

A celles et ceux qui ont profité de la piscine estivale du jardin, et qui n’aiment pas notre bétonneur de voisin

A celles et ceux qui sont toujours dans la galère, qui passent ici de temps en temps pour changer d’air

A celles et ceux qui ont laissé traîner leurs assiettes, qui ont pris une douche et n’ont pas osé emprunter une serviette

A celles et ceux qui nous aiment un peu, beaucoup, passionnément, qui ne sont jamais rentré.e.s mais nous apprécient discrètement.

VENEZ AU VIDE-GRENIER ET FAIRE LA FÊTE LE DIMANCHE 4 JUIN
CA SE PASSE AU “OULA OUPS” ET CA S’ÉCRIT COMME TU VEUX !

[Publié le 28 mai 2017 sur Iaata.]