Bure (Meuse) : énième intimidation policière (et première tentative d’expulsion ?)

Andra pas content, gendarme grognant

Nouveaux coups de pression policière sur les barricades du bois Lejuc, alors que l’Andra s’enlise dans ses demandes d’autorisation. Récit et appel à occupation.

Ce matin à 6h [le 20 octobre], quatre fourgons de gendarmerie se sont avancés jusqu’à la barricade mobile à trente mètres de la vigie sud et ont embarqué cette dernière, sans aucun doute pour dépôts d’ordures sur la voie publique. Devant cette équipe bleue très entreprenante, les chouettes hiboux présent.e.s prirent la décision de mettre le feu à la première barricade fixe devant la vigie. S’ensuivit une demie heure de face-à-face avant que, n’en mettant pas leur main au feu, les casqué.e.s présent.e.s retournent se morfondre dans leurs tristes casernes.

Dans la lignée de toutes les précédentes, cette stratégie de pression policière et de militarisation témoigne de la situation de faiblesse de l’Andra et du projet Cigéo. Il y a seulement cinq jours, la commission environnementale laissait sans réponse (et rejetait de fait) sa demande de défrichement dans le bois Lejuc, la contraignant à produire ses études d’impact environnemental, renvoyant aux calendes une date légale de début des travaux. pour ne pas perdre la face, la préfecture de Meuse choisit de répliquer par l’intimidation, à laquelle les chouettes hiboux répondirent par le feu.

Aujourd’hui plus que jamais nous vous invitons à venir habiter le bois et nous aider à préparer l’hiver. Ce 22 octobre nous commencerons la construction de la cabane solidaire. Le 24 à Bar-Le-Duc se tiennent deux procès de paysans amis ; et jusqu’à début novembre de nombreux chantiers sont prévus à la barricade nord ! Ramenez vos outils, vos matériaux, vos rires et vos chants, n’hésitez pas à venir habiter pour quelques jours, et n’hésitez pas non plus à rester six mois ! Aujourd’hui il pleut, mais il fait chaud autour des barricades.


20 octobre : répétition générale d’expulsion ?

Suite à un problème de communication concernant le « coup de pression » du vendredi 20 octobre, nous voulons rétablir quelques faits déterminants et rendre l’intensité de ce moment. Ce vendredi 20 octobre nous avons vécu l’attaque la plus sérieuse de la forêt depuis la 1ère expulsion du 7 juillet 2016. Ceci est donc un cri d’alarme qui a vocation à intensifier durablement la résistance, notamment sur les barricades.

Ce n’était pas un simple coup de pression

Les GM (gendarmes mobiles) sont arrivés de nuit, juste avant que le soleil se lève, phares éteints, en essayant de se faire discrets. C’est grâce à un projecteur installé sur la vigie qu’on a soudain pu distinguer les très nombreuses bandes réfléchissantes qui entouraient la vigie. Les occupant.e.s n’ont pas eu le temps de compter plus de 4 fourgons. A ce moment là les GM étaient en train d’embarquer les chicanes, à une cinquantaine de mètres de la vigie. La réaction immédiate des occupant.e.s fut d’enflammer la barricade devant la vigie, ensuite de quoi un cinquantaine de GM se sont mis en ligne devant la barricade en feu. Pendant que les hiboux en barricade ripostaient à cette attaque, d’autres sont allés vérifier plus à l’est du bois qu’il n’y avait pas de tentative d’encerclement. C’est là qu’ielles ont constaté que des GM tentaient de s’introduire dans le bois à travers des broussailles. Une autre barricade a donc là aussi été enflammée. Après une bonne demi-heure de résistance, les militaires se sont repliés.

En tout cas le nombre de GM ainsi que leur tentative d’encerclement laisse clairement à penser qu’ils avaient l’intention, a minima, de faire des interpellations. Qu’il s’agisse ou non d’une répétition générale d’expulsion, un seuil a clairement été franchi dans la stratégie de la tension.

Alors que l’Andra est empêtrée dans son bourbier juridique et qu’elle essuie des échecs quant à son non-respect des règles environnementales, ses alliés de la préfecture répondent par la menace et la violence.

Nous avons besoin de tout votre soutien, que ce soit pour construire des barricades, les défendre, vivre en forêt, s’occuper de l’automédia, ou nous soutenir à distance, financièrement, matériellement ou par des actions décentralisées.

Merci de faire tourner cet article au maximum !

Contact : sauvonslaforet@@@riseup.net
Infos : vmc.camp

[Publié sur vmc.camp les 20 et 22 octobre 2017.]

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