Chaque année, l’hiver venant, huissiers et flics s’affairent à mettre un maximum de personnes à la rue. Pour les insolvables et autres qui squattent, le compte à rebours jusqu’à la trêve est long.
Les lieux expulsables ont une épée de Damoclès au dessus du toit, d’autres ouvrent, et ferment aussitôt sous les coups de boutoirs policiers.
Indifférence ou émotion passagère des gens. Les possédants organisent le racket, les locataires acceptent. Et nous, la boule au ventre, la rage au coeur, on arrache les logements vides, déjà plus ou pas encore transformés en marchandises.
Est-ce que ces miettes nous suffisent ? Ne désirons-nous pas que les marchands perdent un peu la face et leur mise ?
A la servile négociation d’un toit avec quelques autorités ou propriétaires que ce soient, nous préférons désormais attaquer vautours et gestionnaires de l’habitat.
Dans cette perspective, nous avons ravagé les bureaux de vente de la société European Homes, rue Léon Jouhaux. Cette entreprise immobilière a installé son algéco hideux au pied d’une batisse d’un certain âge, vidée et murée, attendant d’être détruite et remplacée par de nouveaux volumes habitables rentables.
Nous ne voulons plus nous contenter d’attendre impuissamment les expulsions, et nous encourageons d’autres personnes à la révolte.
Lorsque les vandales ont la dalle, ça peut faire mal.
Nous ajoutons une pensée solidaire pour celles et ceux expulsé.e.s hier, moins d’une semaine avant [la trêve] d’hiver.
[Publié le jeudi 26 octobre 2017 sur Indymedia-Grenoble.]