A. est emprisonné à Fresnes depuis le 25 octobre pour une tentative de squat, considérée par la justice comme une tentative de cambriolage. Il passe en appel au TGI de Paris le 28 décembre à 9h, soyons nombreux à assister à l’audience pour le soutenir.
Pour rappel, nous racontions dans un précédent texte :
Le mardi 24 octobre, plusieurs camarades ont tenté de rentrer dans une maison inoccupée [à Arcueil] afin d’y élire domicile. Malheureusement, la surveillance bourgeoise de la propriété privée n’ayant pas de limites, la maison était équipée d’un système d’alarme. Tous les camarades ont réussi à prendre la fuite sauf l’un d’eux qui, resté en arrière s’est fait attraper par les condés et placer en garde à vue pour tentative de cambriolage, alors même que les propriétaires aient eux-mêmes reconnu que rien n’avait été volé. A. avait été expulsé deux semaines plus tôt de sa maison et sans autre solution matérielle, il cherchait un nouveau toit.
Le camarade engeôlé est un réfugié tchadien qui a été débouté de sa demande d’asile, comme plus de deux tiers de ceux qui en font la demande. Il a fui le Tchad car il a notamment participé à la rébellion contre le dictateur Idriss Deby. A. vient d’un pays où être opposant politique le place immédiatement en danger de mort, mais Deby étant un fidèle allié de la France, il est diplomatiquement impossible d’en faire un pays «dangereux» et donc refuse facilement les demandes d’asile de ses ressortissants. La France se sert du Tchad comme base logistique pour conforter sa présence dans la région et envoyer différentes missions de «maintien de la paix» dans les pays proches. En échange de quoi elle fournit armes, formations et appui militaire quand le régime de Déby vacille.
A. a été jugé en comparution immédiate. Le camarade n’ayant ni papiers, ni logement, ni travail déclaré, il a écopé d’une peine d’un an de prison ferme et est actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes en attendant le procès en appel qui aura probablement lieu en fin d’année. Il a été jugé par un juge particulièrement répressif qui a coutume de distribuer des peines de prisons pour des délits mineurs, ce dont même les directeurs de prison se plaignent. On assiste à une répression de plus en plus sévère des personnes mal logées qui cherchent à squatter : peines de prison, préventive et amendes pleuvent et nous devons réagir avant que cela ne devienne la norme.
Depuis, A. a effectué une demande de mise en liberté et a fait appel de sa condamnation, la date vient de nous être communiquée : il sera rejugé entre les fêtes, le pire des moments pour bénéficier de soutien.
Nous appelons à tout faire pour contrer cette stratégie visant clairement à enterrer l’affaire, en étant nombreux à le soutenir face à la justice le 28 décembre à 9h, salle René Cassin devant le pôle 8-chambre de vacation de la cour d’appel de Paris, métro Cité.
Libérons A. et tout.es les autres!
Pas de papiers et des palaces pour toutes et tous!
Fermons les prisons!
Ouvrons des squats!
Pour nous contacter : alfidellibre [at] riseup.net
[Publié le 25 décembre 2017 sur Paris-Luttes.info.]