Centre-ville, dans la nuit du 19 février, quelques silhouettes noires et une agence immobilière font une rencontre fracassante. Pour les premières c’est une courte aventure, pour l’autre, la fin d’une longue devanture. Un tague sur un mur, le trottoir couvert de bris, retour au calme dans la nuit.
On s’est demandé un soir ce qu’on voulait sauver de cette vie, tout est rentré sur un petit bout de papier. Malgré la rareté de ce qu’on y avait consigné, on savait bien bien qu’on avait pas les moyens de l’empêcher de crever. Sans espoir, on s’est dit que ça valait plutôt le coup d’attaquer tout ce qui ne figurait pas sur ce papier.
Pas de grief particulier, donc, à adresser à cette agence temporairement endommagée. Comme d’autres, qu’elles soient bancaires, matrimoniales, d’intérim, d’assurance ou de voyage… on aimerait toutes les voir tomber. Ça n’arrivera hélas pas mais on se lève quand même pour frapper dans le tas. L’impossible victoire n’est il pas le plus beau des combats ?
On cherche pas la gloire, juste un exutoire à cette colère qui nous habite matin et soir. Conscient.e.s que nos forces sont dérisoires, on est fièr·e·s d’être parfois des silhouettes noires.
[Publié le 19 février 2018 sur Indymedia-Grenoble.]