La réactivité des gendarmes face aux agressions qu’auraient infligées des occupants de la Zad à deux Roybonnais apparait exceptionnellement importante et rapide. Seules quelques heures auront suffi aux gendarmes pour réunir 200 intervenants (et un hélicoptère) et préparer une opération d’envergure sur la ZAD de Roybon pour arrêter une seule personne que l’une des deux victimes aurait reconnue sous la cagoule que portaient ses agresseurs.
Jusque-là aucun autre délit ou crime n’aura suscité à Roybon un tel déploiement de gendarmes. Depuis plus de trois ans et demi d’occupation du chantier de construction du Center Parcs — chantier qui n’a plus les autorisations préfectorales — les occupants de la Zad ont essuyé cinq incendies criminels dont le dernier a coûté la vie à un chien qui a brulé vif dans le véhicule que les agresseurs — quelques nervis débiles et fascisants des environs — ont incendié volontairement, le propriétaire ayant échappé miraculeusement à leur assaut. Une lettre ouverte écrite par des habitants de Roybon devait être distribuée prochainement aux Roybonnais pour les interpeler sur les violences et les incendies que les opposants au Center Parcs occupant le bois des Avenières ont subis depuis plusieurs années.
L’importante opération de gendarmerie de mercredi 6 juin qui a duré plus de trois heures, n’avait pas pour seul but d’arrêter le présumé agresseur. Il s’agissait bien plus de criminaliser l’ensemble des occupants et de formater à nouveau l’opinion publique en vue probablement de la prochaine évacuation. Les gendarmes sont intervenus dans la forêt et la maison forestière occupées, sous couvert de ces agressions, pour la première fois depuis le début de l’occupation. Ils ont perquisitionné tous les lieux habités et contrôlé toutes les identités des occupants. Ils ont également photographié la zone… L’évacuation parait être la prochaine étape ; une évacuation désormais légitime aux yeux d’une opinion publique qu’on vient de préparer.
[Publié le 7 juin 2018 sur Indymedia Grenoble.]