Nantes: expulsion du square Daviais

Ce matin vers 8h, la préfecture a envoyé une 20aine de fourgons de CRS pour évacuer du square Daviais les quelques 400 exilé.e.s qui y vivaient depuis près d’un mois pour certain.e.s, certes dans des conditions déplorables.

Cette expulsion était attendue puisque le tribunal administratif l’avait autorisée depuis la semaine dernière, la préfecture l’ayant saisi pour “risques sanitaires”. Certains exilé.e.s ont d’ailleurs, suite à cela, cherché à s’installer à d’autres endroits sans attendre l’expulsion, ainsi l’occupation d’un lycée désaffecté a avorté notamment à cause de l’omniprésence policière… (voir Presse-Océan).

Depuis ce matin, les exilé.e.s de Daviais sont envoyé.e.s à la salle municipale d’Egalité où illes sont enregistré.e.s. On leur dit qu’illes seront informé.e.s dès que/si des places d’hébergement sont trouvées… Tri et sélection continuent donc ici à Nantes et tou.te.s semblent dépassé.e.s par la situation.

Dans le détail, les exilé.e.s se sont vu remettre une notification d’expulsion avec un RDV au guichet unique d’accueil temporaire d’Egalité, la plupart d’entre elleux s’y sont rendu et y ont été reçu.e.s un.e par un.e. Beaucoup ont donc dû attendre des heures sous une grosse chaleur, heureusement les soutiens ont distribué de l’eau et un peu de nourriture. Les habitant.e.s du quartier ont également été recepti.fs.ves, aidant des pratiquants à trouver un endroit hors du harcèlement policier pour la prière ou distribuant des sacs poubelle.

A plusieurs reprises les CRS se sont montrés véhéments, poussant ou frappant les exilé.e.s mais sans gravité a priori.

La préfecture a annoncé qu’elle allait délivrer 87 places d’hébergement d’urgence dans des foyers dispatchés dans les 5 départements de la région, tandis que la mairie en débloquerait 60 nouvelles sur Nantes. Toutes celles et ceux qui ne se seront pas vu attribuer un hébergement (toujours temporaire et parfois loin) vont rester à la rue, pire les dubliné.e.s et débouté.e.s de l’asile ont a priori reçu un nouveau rendez-vous, surement pour être “invités à quitter le territoire” comme le dit si bien la préfecture dans son communiqué (voir Info-migrants). Dans les semaines à venir il faudra donc être vigilant.e.s aux arrestations et aux rafles pour le centre de rétention qui pourraient avoir lieu…

A noter : les propos rassurants et encourageants des fact.eurs.rices de la CGT qui expliquent comme il serait possible de “réquisitionner” des logements vides ! :) (voir Presse-Océan).

Pour plus d’infos n’hésitez pas à consulter la rubrique “on parle de nous“.

[Publié le lundi 23 juillet 2018 sur Nantes avec les exilé.e.s. Plus d’infos sur Indymedia-Nantes.]