Aubervilliers (93): expulsion du squat Schaeffer

Ce mardi 31 juillet au matin, les 180 habitant·es du collectif Schaeffer-Colonel Fabien étaient expulsé·es de leur squat. Ce soir ielles sont à la rue.

Le collectif unitaire Schaeffer-Colonel Fabien, habitant·es sans-papiers et demandeur·euses d’asile au 59-61 rue Schaeffer, a été expulsé ce matin [31 juillet].

Ce squat a été ouvert il y a un an et demi par une centaine de personnes et rejoint courant avril par les ex-habitant·es du collectif Colonel Fabien expulsé à cette époque de leur squat.

Depuis le mois de mars, iels vivaient sans électricité, coupée par EDF pendant la trêve hivernale, au mépris de la loi, et qui s’assure du concours de la police pour son opération commando.

La police est passée le lundi 30 juillet pour leur signifier que l’expulsion aurait lieu le lendemain.
Ils se sont pointés à 7h. Tou·tes les occupant·es étaient déjà prêt·es à partir, l’expulsion s’est déroulée dans le calme et tout le monde a pu partir avec ses affaires.

Quelques petites anecdotes qui font rire jaune tout de même…

D’après ce que j’ai compris, la police a recensé les habitant·es, et délivré des assignations à résidence pour certain·es, pourtant désormais sans résidence !

On a pu aussi voir un défilé de 17 maîtres chiens (oui oui, 17 ! ce n’est pas une faute de frappe) pour gardienner l’objet de la discorde : à savoir une bicoque de deux étages entourée de quelques hangars…

Se retrouvant à la rue à partir de ce soir, une partie du collectif a commencé d’installer un campement à proximité du Fort d’Aubervilliers, dans les jardins entre le centre commercial et les cités.
Petit coup de fil d’un « voisin vigilant » et les flics et notamment la BAC sont rapidement arrivés pour évacuer, avec leurs habituelles matraques, leur gaz lacrymo, mais aussi quelques tasers.
Pourtant mis à part le coup de fil, les discussions des habitant·es du quartier ont rapidement tourné autour du fait qu’ils ne dérangeaient pas en restant là !

Bref, après pas mal de flous pas très artistiques et d’insultes de part et d’autre, on en arrive au bilan des comptes (aux dernières nouvelles) : un doigt cassé et une arrestation d’un mineur.

On n’aura pas vu Benalla ce coup-ci, sauf à la télé, mais le résultat est le même…

Non aux expulsions ! Non aux violences policières ! Des papiers pour tou·tes !

Post scriptum: j’imagine aussi que tout le matériel fraîchement récupéré / acheté aura été confisqué, mais ce n’est qu’une supposition. Une caisse de soutien est disponible ici.

[Publié le 2 août 2018 sur Paris-Luttes.info.]