Abidjan (Côte-d’Ivoire): manif contre la destruction d’Adjamé-village

« Le crapaud est inoffensif, mais ce n’est pas pour cette raison qu’il faut le mettre dans ton caleçon. »

Vendredi 7 septembre 2018, dans la matinée, des habitant-e-s d’Adjamé-village (quartier nord d’Abidjan) ont entamé une marche de protestation contre le déguerpissement de leur village. En effet, l’État ivoirien a pour projet de détruire leur village pour y bâtir ce qui constituerait le quatrième pont d’Abidjan, permettant le passage d’une voie rapide reliant la commune de Yopougon à celle du Plateau.

Mais d’imposants bataillons des forces de l’ordre se sont mis en place sur le parcours pour empêcher la manifestation. Des affrontements ont eu lieu à cause de la présence policière. Les flics ont gazé les manifestant-e-s ainsi que les autres gens qui se trouvaient là…

Au final, face à l’afflux de gens qui protestaient, notamment de la population autochtone Ebrié, les forces de l’ordre ont rebroussé chemin et aucune expulsion n’a eu lieu.

Cependant, selon un article publié sur le site Akody, « si les policiers ont libéré la zone suite à ce qu’on pourrait appeler la révolte des Ebrié, c’est sûrement par pure stratégie. Sans aucun doute, ils reviendront continuer le déguerpissement car le 4e pont devrait passer par là. Le développement national ne s’accommodant pas de protestations d’un peuple en particulier, fut-il propriétaire terrien, le repli constaté ne sera qu’un répit. Toutefois, la sortie des guerriers Ebrié est un signe plus qu’évident de la détermination des autochtones d’Abidjan à ne pas céder un seul mètre carré de ce village à l’Etat. »

[Sources: Koaci | Linfodrome | Akody | EchosMedias.ci | Ivoire Soir | RFI.]