Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées mardi 23 juillet devant la préfecture de l’Hérault, à Montpellier, pour dénoncer l’expulsion programmée du squat le Court-Circuit, situé boulevard de Strasbourg, qui héberge depuis plus d’un an une soixantaine de personnes, notamment des exilés Albanais, dont de nombreux enfants. Le tribunal administratif de Montpellier avait accordé huit mois de délais au squat, faisant planer la menace d’une expulsion à partir du 24 juillet. À l’issue du rassemblement, appelé par le collectif Bienvenue migrantEs 34 et « Un toit pour tous », un entretien a eu lieu avec un fonctionnaire de la préfecture, qui s’est engagé à ne pas recourir à la force publique d’ici fin août. Les personnes hébergées et leurs soutiens veulent éviter une confrontation avec à la police lors de l’expulsion et trouver des situations de relogement qui ne soient pas individualisées, mais collectives.
Pendant le rassemblement du 23 juillet, des témoignages d’habitant-e-s ont été distribués. Nous les retranscrivons dans leur intégralité :
« Je suis arrivée en France le 22 octobre 2016. J’ai habitué un peu plus d’un an au CADA. Le 12 janvier 2018, on m’a demandé de partir. Ensuite, j’ai habitué six mois dans un squat, la Providence. Nous étions dans une petite chambre d’environ 10 m². Après l’expulsion de la Providence, j’ai habité 9 mois dans un hôtel, puis un matin on m’a demandé de faire mes valises et de partir. Nous avons quitté l’hôtel le lendemain. Nous avons dormi 13 jours dans la rue et ensuite j’ai emménagé dans le squat boulevard de Strasbourg, la chambre est deux fois plus grande, mais c’est toujours trop petit pour quatre personnes. J’y dors avec mon mari qui est malade, mon fils de cinq ans et ma famille de deux ans et demi. La loi française dit que les familles avec des enfants de moins de trois ans ne doivent pas dormir dehors, on m’a déjà demandé pourquoi je n’étais pas à l’hôtel, je ne sais pas quoi répondre. Aujourd’hui, je suis enceinte de six mois et demi. Pourquoi ne suis-je pas relogée ? »
« Je suis en France depuis presque trois ans, depuis deux ans j’habite en squat. Les cinq premiers mois je dormais à l’hôtel avec ma famille ensuite on m’a mise dehors. Des gens m’ont aidée m’ont accueillie dans un squat avec beaucoup d’autres familles. Quand il a fermé j’ai emménagé dans le squat boulevard de Strasbourg. J’y habite depuis un an et aujourd’hui on nous demande de partir sans nous dire où aller. Avec mes deux enfants je ne peux pas dormir dans la rue. Pour le moment, c’est les vacances, je peux gérer le stress, mais à la rentrée, c’est plus compliqué, les enfants doivent aller au collège et à l’école. Maintenant le squat où j’habite avec beaucoup d’autres familles va se faire expulser. Si la préfecture elle le décide, elle peut empêcher ça. Je veux croire que je vais garder ma maison ».
« Je suis en France depuis deux ans, j’habite au squat boulevard de Strasbourg depuis un moment. Je viens d’Albanie et là-bas la vie de mes enfants n’est pas sûre. Pour cette raison je suis contente de rester en France même dans les squats, pour une vie sûre, sans problème et sans peur. Mes enfants et tou·te·s les autres sont scolarisé·e·s ici à Montpellier, ce n’est pas possible pour nous d’être expuls·é·e·s. On est sans argent et dans une situation instable mais on est rassurés d’être ici. »
12 000 logements vide à Montpellier pour 1500 SDF
Montpellier compte plus de 12 000 logements vacants, et pourtant, au moins 1 500 personnes sont sans domicile fixe, et la moitié des appels émis vers le 115, le numéro d’hébergement d’urgence, restent sans réponse. En juillet 2017, Emmanuel Macron avait juré qu’il n’y aurait bientôt « plus personne à la rue ».
Le 12 juillet 2019, la Maison du Peuple relayait l’info de l’ouverture d’un nouveau squat:
« Nous habitons à présent et ce depuis plus de 48h au 1030 avenue Jean Mermoz, cette occupation est officielle et légale à partir d’aujourd’hui. Le bâtiment accueillera d’ici peu plusieurs familles. Venez nombreux nombreuses pour nous soutenir, découvrir le lieu, nettoyer et s’assurer que la police agira dans le cadre de la loi. À très vite et faites tourner ! »
S’en suit une alerte expulsion vers 5 heures du matin, la police intervenant pour procéder à une expulsion immédiate. « Une fois de plus la police et l’état ont tout mis en oeuvre pour empêcher les copain-e-s de reloger des familles sans abris. » Il n’y aura aucune arrestation lors de cette expulsion.
Vendredi 26 juillet, 19 heures, apéro partagé au PRAHDA de Villeneuve lès Maguelone pour soutenir les personnes migrantes. https://squ.at/r/790w
Organisé par Collectif Migrants Bienvenue 34 et Collectif Bienvenue Aux Refugiés Villeneuve Les Maguelone, moment convivial entre marraines, parrains & réfugiés & tous ceux qui ont envie! ! Tous les vendredis à 19 heures, l’occasion de se rencontrer, échanger des informations, papoter en cette fin de semaine et bien débuter le week end. Ramenez de quoi manger & boire! Le PRAHDA est l’ancien hôtel Formule 1 situé en face de la Maison d’Arrêt de Villeneuve.
Le Court-Circuit, 46 Boulevard de Strasbourg https://squ.at/r/68bu
La Maison du Peuple (le Royal), 13 rue Boussairolles https://squ.at/r/72t7
Collectif MigrantEs Bienvenue 34
migrants [point] bienvenue34 [at] riseup [point] net
https://squ.at/r/2pzy
http://collectifmigrant-e-sbienvenue34.org/
Des squats à Montpellier https://radar.squat.net/fr/groups/city/montpellier/country/FR/squated/squat
Des groupes à Montpellier https://radar.squat.net/fr/groups/city/montpellier/country/FR
Des événements à Montpellier https://radar.squat.net/fr/events/city/Montpellier
Les sans-papiers: https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
[Article publié le 23 juillet 2019 par le Poing.]