Avignon: Rosmerta, un an après

Rosmerta a un an. Des nouvelles de la procédure et un court bilan.

L’an dernier à la même date, le bâtiment sis au 7 bis rue Pasteur était investi par des militants. Suite à cette occupation, l’Association Diocésaine d’Avignon, propriétaire des lieux, portait l’affaire en justice et nous passions donc en référé. Le jugement a été rendu en octobre dernier. Nous sommes expulsables, mais sous des délais de 3 ans. Bien sûr on regrette l’expulsion, mais avec les délais de 3 ans, c’est avec joie et soulagement que nous recevions ce jugement.

Motivé par notre travail au quotidien, et par l’absence de dommages au propriétaire, ce jugement ouvrait une brèche dans les cas similaires en France. Le diocèse avait dit par voie de presse ne pas vouloir faire appel de cette décision.

Mgr Cattenoz vient de changer d’avis, et fait donc appel. Il justifie cet appel par la demande de la Conférence des évêques, qui aurait pris peur que ce jugement donne des idées à d’autres. (“La Conférence des évêques de France, consciente de l’action des diocèses de France pour l’accueil des migrants, ne peut pas laisser s’installer une jurisprudence qui valide le fait que les biens immobiliers diocésains puissent être occupés illégalement, qui plus est sans aucune indemnité d’occupation” Père Thierry Magnin; porte-parole de la Conférence des évêques de France.)

Nous revoilà donc en procédure… On a eu 3 ans une fois, on l’aura une seconde fois !

Depuis un an, nous avons hébergé environ 70 personnes (49 MNA, 21 adultes). L’ensemble des 31 jeunes accueillis actuellement sont scolarisés. Des commissions qui fonctionnent, notamment sur la santé et la scolarisation.
Environ 200 bénévoles dont une bonne moitié très active. Une fête toutes les fins de mois organisé par la Fat Berta Prod, avec 3 à 4 concerts. Des actions culturelles hors les murs pour les hébergés, et des ateliers dans le bâtiment pour tous.

Une partie de l’équipe est toujours en cours d’écriture et réflexion à un projet social et économique en vue de pérenniser le lieu et notre activité, notamment par le biais d’un achat via une fondation catholique.