Nantes: retour sur le rassemblement du 4 juillet contre les expulsions et pour des logements décents

L’inter-collectif Personne à la rue ! a réuni environ 200 personnes hier, samedi 4 juillet, Place royale dans une ambiance chaleureuse malgré la pluie. L’heure était aux retrouvailles après des mois de confinement et de réunions virtuelles pour les militantEs, mais le rassemblement c’était aussi des exiléEs, des sans-abri, et des NantaisES solidaires rassembléEs pour l’occasion.

Des prises de parole de groupes membres de l’inter-collectif (notamment le Collectif soutien migrants, le DAL) et de l’intersyndicale se sont succédé pour dire stop aux expulsions qui risquent d’avoir lieu suite à la fin de la trêve hivernale qui avait été prolongée jusqu’au 10 juillet avec le confinement. Avoir un logement digne doit être un droit respecté pour tous, et ne devrait pas dépendre du bon vouloir des mairies, sur la base de disponibilités des logements qui sont toujours alignées à la baisse.

À Nantes on compte environ 17 000 logements vides ou inutilisés, qui pourraient servir à loger les personnes à la rue (entre 3 000 et 4 000 selon les estimations des organismes d’accueil). Les conditions matérielles du logement pour tous sont bien réelles ! Mais nous pensons qu’il n’y a pas grand-chose à attendre des pouvoirs publics pour résoudre in fine ce problème: droite ou gauche, les maires ont une marge de manœuvre limitée, et on l’a vu à Nantes, même des maires qui se revendiquent de gauche expulsent sans reloger et mènent une politique d’ordre et de sécurité plus que d’accueil des exiléEs et d’accès aux droits fondamentaux (logement, nourriture, éducation, santé), et nous ne pensons pas que la nouvelle municipalité changera la donne.

Pour construire un société digne, dans laquelle tout le monde aura accès à un logement, il faudra se battre nous mêmes. Ça veut dire, dans la continuité des actions déjà menées par les militantEs, réquisitionner occuper les logements vides et empêcher les expulsions. Mais pour garantir que le logement soit un droit et pas une marchandise aux mains des capitalistes, c’est au système capitaliste tout entier qu’il va falloir s’attaquer.

[Publié le 5 juillet 2020 sur Indymedia-Nantes.]