Calais: la saga des expulsions continue

Hier matin, le 22 octobre 2020, la préfecture du Pas de Calais a encore procédé à l’expulsion et à la destruction massive d’un campement. Il s’agissait du lieu de vie nommé « Unicorn jungle », où (sur)vivaient près de 300 personnes exilées, d’après la distribution de tentes faite par Utopia 56, une semaine auparavant. Encore une fois, les associations dénoncent la brutalité et l’inefficacité de ces opérations. Ces dernières ne respectent pas les droits fondamentaux des personnes exilées.

Les associations dénoncent la violation du droit d’aller et venir des personnes exilées. Encore une fois, une dizaine de bus avaient été affrétés pour les emmener vers une destination inconnue. Les autorités ont procédé à une opération de « mise à l’abri » d’au moins 190 personnes. Une « mise à l’abri » d’hommes, mais également de femmes et d’enfants. L’inutilité de cette opération de « mise à l’abri » se constate, notamment, par la fréquence de ces opérations.

Les associations dénoncent le caractère forcé de ces opérations. À partir de 7h20 du matin, les forces de l’ordre ont débarqué avec leur armada habituelle (gendarmerie nationale, police nationale, police aux frontières, BAC, …). Le consentement et la volonté des personnes exilées n’est absolument pas pris en considération. En effet, une véritable chasse à l’Homme a été opérée pour tenter de faire disparaître les personnes exilé-e-s. Le procédé est toujours le même : lorsqu’un bus arrive les personnes exilées sont escortées par la police, les empêchant de partir.
Les associations dénoncent la violation du droit de propriété des personnes exilées. Les personnes sont expulsées sans même pouvoir prendre le temps de rassembler leurs affaires qui leurs sont confisquées ou jetées.
Plusieurs heures encore après l’opération, la violence se ressent lorsque l’on se rend sur ce campement. Une poêle de riz encore pleine est sur le feu, des chaussures traînent ici et là, une tente, des bidons d’eau, un tee-shirt d’une petite fille, une couverture, …
Les associations dénoncent l’absence de respect au droit à la vie privée et familiale des personnes exilées. L’équipe de Human Rights Observers a pu relater une scène percutante pendant laquelle des forces de l’ordre ont refusé un homme de rejoindre sa famille dans un bus.
Les associations dénoncent l’absence du droit au contradictoire. En effet, plusieurs heures après, une seule page de l’ordonnance sur requête trône ostensiblement au milieu du lieu de vie. Il s’agit de la base légale de l’expulsion avec une autorisation au recours à la force publique. Ce procédé permet d’outrepasser le droit au contradictoire des personnes exilées. Les mêmes motifs sont réutilisés à chaque fois : salubrité publique, sécurité publique et troubles à l’ordre public.

Encore une fois, les associations dénoncent la brutalité et l’inefficacité de ces opérations. Les associations dénoncent la violation des droits fondamentaux des personnes exilées, non exhaustivement cités.


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Passeurs d’hospitalités, le 23 octobre 2020 https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2020/10/23/a-calais-la-saga-des-expulsions-continue/