Malgré les expulsions et la répression, la lutte contre la gentrification continue dans le quartier de la place Sainte-Marthe. Un local (le local du H au 18 rue Jean et Marie Moinon) est toujours occupé et une AG publique y a lieu chaque mercredi (l’heure peut varier selon les nouvelles mesures sanitaires). Une cantine aura aussi lieu sur la place le dimanche 21 février en soutien aux différent.es compagnon.nes qui vont passer devant la justice à partir de fin février.
[Note de Squat!net: L’Arche, local squatté au 1 rue Jean et Marie Moinon, a été fermé début janvier.]
Dans le quartier de la place Sainte Marthe, depuis le début du premier confinement, nous résistons pour ne pas voir s’installer un quartier aseptisé par la gentrification, repoussant aux périphéries celleux qui galèrent pour payer leur loyer. Un quartier à l’urbanisme sage et docile, un quartier où les pauvres, les subversif·ve·s, les précaires, les étranger·e·s, les révolté·e·s, les galérien·ne·s, sont peu à peu remplacé·e·s par une population aisée et pacifiée.
Notre résistance passe notammment par l’occupation de locaux vides.
Ces espaces occupés et autogérés nous ont permis de créer des lieux de rencontres et d’organisation pour tou·te·s celleux qui refusent le monde de plus en plus liberticide et autoritaire qu’on nous impose.
Ces espaces sont essentiels pour survivre à cette nouvelle normalité faite de mesures securitaires et d’isolement.
L’occupation de ces espaces a conduit à une répression très dure. En effet, depuis septembre, ce sont 9 personnes qui ont été placées en garde à vue et 7 qui sont placées sous contrôle judicaire en l’attente de leur procès. Les contrôles judiciaires, allant de l’interdiction de l’arrondissement à l’interdiction de se voir, sont une façon de briser toute forme d’organisation subversive. Aux gardes à vue viennent s’ajouter les amendes, les contrôles d’identité, les pressions policières constantes. Suite à l’emballement médiatique dû à l’occupation d’un local inexploité depuis 5 ans, renommé l’Arche et loué par le Petit Cambodge, la présence policière s’est faite encore plus sentir. Toutes les tentatives pour nous opposer au triomphe du droit de propriété, que ce soit un concert contre les expulsions,une occupation, une déambulation festive, un collage ou une simple distribution de nourriture, ont été empéchées et réprimées par une présence policière démesurée. Malgré nos tentatives de mobilisation, la décision d’expulsion sans délai du local de l’Arche a été rendue le 4 janvier 2020.
Suite à l’expulsion de l’Arche, deux nouveaux lieux ont été occupés. Ils ont été évacués au bout de quelques jours, cette fois sans aucune décision du tribunal.
Notre lutte ne s’arrête pas à ces expulsions. Un local est toujours occupé depuis septembre, le local du « H », au 18 rue Jean et Marie Moinon. La première audience devant le tribunal pour ce local aura lieu le 23 février. Des Assemblées Générales publiques ont lieu chaque mercredi dans le local du H (l’heure peut varier en fonction des couvre-feux). C’est au moyen de ces assemblées de quartier que nous regagnons notre capacité à agir collectivement malgré la répression et la présence policière et que nous organisons ce que la machine à fric veut nous enlever : cantine populaire et maraude alimentaire, librairie auto-gérée, espace de rencontres, de discussion et de création artistique, projection de films, éducation populaire, occupation, déambulation festive…
Nous avons besoin de lieux ouverts et inclusifs, en dehors des logiques du tout marchand. Des lieux qui permettent de se rencontrer, de s’entraider et de s’organiser.
La répression policière n’a réussi qu’a montrer qui le pouvoir protège : celleux qui expulsent, qui spéculent, qui gentrifient. Elle n’a pas eu raison de notre détermination. Nous ne pouvons imaginer nous résigner et nous voulons continuer à créer ensemble des espaces qui sortent des logiques marchandes, individualistes et sécuritaires.
En solidarité avec trois camarades interpellés le 28 septembre et qui passent en procès le 24 février, ainsi qu’au quatrième camarade qui passe en procès le 23 février suite à l’occupation du local du H, nous vous invitons dimanche 21 février à partir de 13h pour une cantine contre les expulsions sur la place Sainte-Marthe. Au programme : infokiosque, vin chaud, musique, repas à prix libre, etc. !
Nous refusons leur monde.
Les révolté.es de la place Sainte-Marthe
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