En cette nuit de la Solidarité, le Collectif Réquisitions se rassemble place de la République avec 300 femmes, hommes et enfants sans-abri pour demander leur hébergement immédiat, stable et décent.
Chaque soir, des milliers de personnes sans-abri sollicitent le 115 en vain. Beaucoup s’adressent aux associations en quête d’une tente ou d’un hébergement, tandis que de nombreux·ses citoyen·ne·s leur ouvrent chaque soir leur porte.
Ce n’est pourtant pas aux associations ni aux habitant·e·s de mettre en place des hébergements pour faire face à l’aggravation de la crise du logement, c’est à l’État, car c’est la Loi !
En France, plus de 300 000 personnes sont sans-abri, plus de 750 000 personnes vivent dans des logements de fortune où sont hébergées contraintes chez des tiers (Fondation Abbé-Pierre). L’INSEE a recensé 3 millions de logements vacants sans compter les bureaux et locaux vides, mais le gouvernement refuse de faire appliquer la loi de réquisition.
Le collectif Réquisitions a déposé 412 demandes de réquisition au préfet de Paris Île-de-France le 11 décembre sur 7 immeubles vacants à Paris. Suite à ces demandes, nous avons occupé le 24 janvier une école désaffectée jusqu’à la prise en charge de 170 personnes sans-abri par la Ville de Paris, puis par l’État. À nouveau le 13 février, nous étions à l’hôpital Hôtel-Dieu pour demander la mise à l’abri d’une centaine de personnes, le plan Grand Froid étant alors sous-dimensionné et dysfonctionnel.
La crise sanitaire et sociale aggrave la situation d’un très grand nombre de personnes et familles aux profils très divers. Un logement décent, stable et abordable est une étape indispensable pour sortir de la précarité, de la rue, des hébergements précaires, du surpeuplement, du logement cher…
Le collectif restera pacifiquement sur place jusqu’à la mise à l’abri de toutes les personnes sans-abri présentes.
« Est-ce qu’on doit le faire [évacuer violemment] tant que l’on n’a pas de solution d’hébergement d’urgence, non. » Interview par Brut d’Emmanuel Macron sur l’évacuation place de la République le 23 novembre 2020.
Parallèlement, nous demandons un changement des pratiques et le respect des lois en vigueur :
• L’hébergement inconditionnel et digne jusqu’au relogement, comme prévu par la loi, de toutes les personnes sans- abri,
• L’application de la loi de réquisition des logements vides et bâtiments appartenant à de grands propriétaires (État, fonds de spéculation…) !
• L’arrêt des expulsions sans relogement, et l’application de la loi DALO (droit au logement opposable).
• La fin des violences et discriminations d’État en France et en Europe envers les personnes sans abri, populations exilées, acteurs associatifs….
• Le respect des droits fondamentaux de chacun·e, dont le droit à un logement décent, stable et abordable.
Compter c’est bien, réquisitionner c’est mieux !
Le Collectif Réquisitions (réunit des associations et collectifs de personnes mal-logées, sans- abri, avec ou sans-papiers, des collectifs de personnes exilées, de soutien : Collectif des jeunes tchadiens en France, Collectif La Vie là, Copaf, CSP 75, CSP 20eme, DAL, Enfants d’Afghanistan et d’Ailleurs, Marche des Solidarités, Paris d’Exil, Solidarité Migrants Wilson, Utopia 56.)