Montreuil (93): signaux de fumée solidaires

Hier soir, on a voulu envoyer un message solidaire à Boris, compagnon anarchiste qui est dans le coma à cause d’un feu dans sa cellule de la prison de Nancy-Maxèville.

A Montreuil la gentrification avance à pas de géant avec des nouveaux immeubles destinés à une population plus friquée attirée par l’extension du métro. On n’est pas des admirateurs des taudis à pauvres et des quartiers rongés par le trafic, une simple forme de capitalisme, bien qu’illégale. Mais les labyrinthes de ruelles entre les petites maisons autoconstruites ont leur charme et permettent d’autres rapports entre les gens qui y habitent, moins dictés par l’argent. Un autre rapport à l’Etat aussi. Les ruelles sinueuses rendent moins efficace la vidéosurveillance qui avance elle aussi à Montreuil (comme partout dans Paname).

Dans ce cadre, la publicité est un vecteur important pour faire passer les valeurs capitalistes et autoritaires de cette société: propriété, consommation, travail, «réussite», conformisme. Ces idées ont colonisé l’imaginaire de la plupart du monde y compris parmi les couches sociales les plus pauvres et marginales. Ce conformisme de la pensée empêche d’imaginer autre chose, une autre vie. Comment parler de révolution à qui ne rêve que de richesse, de famille, de gadgets futiles qui remplissent la vie vécue ?

On a donc pensé qu’un fourgon JC Decaux ferait une bonne cible. Celui qui était garé rue Ernest Savart est donc parti en fumée. Même chose pour une camionnette Enedis (pas besoin de le présenter, dans le pays le plus nucléarisé du monde) un peu plus en bas, rue Victor Beausse.

Courage Boris!
La tête haute, le cœur ardent!
Vive l’anarchie!

[Publié le 22 août 2021 sur Attaque. Traduit en anglais et en italien.]