Depuis jeudi 19 octobre, une quarantaine de personnes, dont des demandeurs et demandeuses d’asile et d’autres personnes sans abri, occupent un batiment au 1 rue de Dijon, à Fontaine-lès-Dijon.
Ce batiment est inoccupé depuis plus de trois ans et reste sans projet. Le propriétaire, l’EPFL (Etablissement public foncier local) le porte pour la Métropole pour sa réserve foncière.
Ils et elles étaient, en partie, hébergé.es au squat de Marmuzots, expulsé en juin 2023. A l’époque, les associations engagées dans la défense des droits humains déploraient qu’il n’y ait pas eu de solutions pérennes de relogement pour l’ensemble des habitants. Normalement, selon l’article L345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles, toute personne doit avoir accès à un hébergement dans des conditons dignes.
De plus, l’hébergement d’urgence est pris en charge par le 115, dont les financements et capacités d’accueil ont été drastiquement réduits par l’Etat. Ainsi, à Dijon, le nombre d’appel est deux à trois fois supérieur au nombre de places disponibles. Très peu de personnes y ont alors véritablement accès.
« On n’a nulle part où aller, on fait tout ce chemin, on quitte notre pays pour se retrouver sans situation stable. On n’a pas d’autre choix que d’occuper ces lieux, l’hiver c’est dur, on est à la rue et on n’a aucune aide de l’État. Ça nous protège d’avoir un logement, on n’est pas dangereux.ses, on veut juste des droits. Parmi nous, il y a des personnes qui sont en attente de réponse à leur demande d’asile ou de papiers, et qui devraient pouvoir bénéficier d’un logement. » dit un habitant du nouveau squat.
Oui, l’occupation répond à une urgence humanitaire ne laissant pas d’autres choix. Pendant ce temps, Darmanin veut construire 11 nouveaux CRA (centres de rétention administrative), dont un à Dijon… Qu’il réhabilite plutôt des logements sur les nombreux batiments vacants partout en France !
On le répète, tant qu’il y aura des expulsions et des personnes sans hébergement, tant que les droits des personnes en situation d’exil seront bafoués, il y aura de la solidarité et de l’entraide.
Alors, soyons nombreux.ses à venir sur place dès aujourd’hui et dans les prochains jours, pour soutenir cette réquisition occupation et s’assurer que les nouveaux et nouvelles habitant.es ne subissent pas de tentative d’expulsion illégale.
Ramenez des boissons chaudes et de quoi s’occuper !
Les habitant.es et leurs soutiens
[Publié le 22 octobre 2023 sur Dijoncter.]