Lyon: retour sur l’expulsion du squat de Pyramide et nouvelle ouverture

Le 30 octobre, la préfecture a procédé à l’expulsion du Squat de La Pyramide. ouvert en avril 2021, sans solution de relogement. Nouvelle ouverture (réquisition) de bâtiment à Caluire, mouvementée et menacée.

Le 30 octobre, la préfecture a procédé à l’expulsion du Squat de La Pyramide à Gerland, deux jours avant le début de la trêve hivernale, de manière à ce que les habitants ne puissent pas en bénéficier. Ceci malgré les protestations des différents collectifs et associations de soutien, ainsi que du maire de Lyon et sa tentative de recours auprès du ministre du logement. Ce dernier a consenti à trois jours d’hébergement dans un gymnase, promesse finalement non tenue.

Nous tenons également à dénoncer l’opération de la Préfecture, qui a procédé à un simulacre de prise en charge, en faisant croire à l’hébergement d’une partie des personnes restant présentes sur le site au moment de l’expulsion (les autres ayant quitté les lieux avant l’arrivée de la police). Cette opération avait en réalité pour but de les disperser sur différents lieux, notamment à Belleville et Saint-Étienne, avec un hébergement provisoire de sept jours en hôtel, suivi d’une mise à la rue de ces personnes incluant des familles avec enfants en bas âge et ce, en pleine trêve hivernale. Cet hébergement provisoire est censé s’accompagner d’un soi-disant diagnostic (un de plus) qui n’est rien d’autre qu’un fichage par rapport à leur situation administrative. L’aide au retour a été proposée à certain•e•s pour tenter de décourager les demandes d’asile, et pour les autres, c’est le retour à la rue assuré à l’issue de cette semaine.

D’autre part, lors de l’expulsion, un jeune a été poussé par la police dans les escaliers et a dû être transporté à l’hôpital par les pompiers. Nous dénonçons aussi les propos de la Préfecture qui assimilent tous les habitants de La Pyramide à des délinquants, notamment en faisant allusion à l’existence de marchands de sommeil, de trafics de drogue, et à des faits de prostitution. Il est scandaleux d’évoquer cette délinquance, tout en mettant à la rue des femmes et des enfants en les exposant à tous les risques de violences sans aucune protection.

Nous dénonçons également les propos tenus sur une soi-disant dangerosité du site, alors que les locaux ont été plusieurs fois visités, notamment par l’Alpil et par Architectes sans frontière qui ont à deux reprises fait un diagnostic sécurité et n’ont pas relevé de risque majeur (électrique ou autre), hormis la présence d’habitants dans les sous-sols qui ont très vite été relogés dans les étages. Les nombreuses visites de la presse sur les lieux ont permis de constater la bonne tenue du site par les habitants en termes d’hygiène et de sécurité.

Toutes ces affirmations mensongères ont pour but de masquer la réalité d’une mise à la rue sans relogement, politique revendiquée par la Préfecture dans la lignée de celle du gouvernement. En effet, la Préfète de région a déclaré récemment à la presse qu’il était inutile de créer de nouvelles places d’hébergement d’urgence car la demande ne ferait qu’augmenter (sic) ( journal « 20 minutes » du 9 octobre)

Nouvelle ouverture (réquisition).
Aucune solution n’étant proposée par les pouvoirs publics, les habitants ont été contraint•e•s à une nouvelle ouverture (réquisition) de bâtiments inoccupés depuis plusieurs années , sur Caluire depuis dimanche 29 octobre. La ville de Lyon, propriétaire du bâtiment a été informée de l’occupation quelques jours plus tard. Elle a décidé de porter plainte sans demander l’évacuation des locaux par la force publique. C’était sans compter sur les velléités de la police municipale de Caluire qui est entrée illégalement dans les lieux pour forcer les habitants à évacuer. Au passage ils ont saisi une boîte à outils considérée comme preuve potentielle d’une effraction ! De plus ils ont alerté la PAF, qui a interpelé quatre personnes, pour les libérer quelques heures plus tard. Les élus de l’opposition de la Mairie de Caluire ont envoyé un courrier au Maire dénonçant ces débordements de la police municipale en prenant en compte le témoignage de plusieurs habitants.

Le mardi 7 novembre, suite à la plainte déposée par la Mairie de Lyon, nouveau coup de force de la police nationale et municipale de Caluire en présence du directeur de cabinet du Maire pour expulser les occupants. Cette expulsion s’est accompagnée de dégradation de matériel (télévision) appartenant aux habitants du lieu. Les soutiens présents sur place ont signifié à la police l’illégalité de cette expulsion et après vérification de l’absence de demande d’expulsion de la part de la Mairie de Lyon le dispositif a été levé. Les habitants ont donc repris possession des lieux.

Aujourd’hui mercredi nous apprenons que le mairie de Caluire contre-attaque en prenant un arrêté d’ « Interdiction temporaire d’habiter l’immeuble », sans référence à aucun diagnostic technique. Un recours en référé va être lancé.

Collectif Intersquats 69
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[Rebellyon, le 12 novembre 2023 https://rebellyon.info/Retour-sur-l-expulsion-du-squat-de-25367]