Texte de présentation d’un nouvo squat d’activités sur Touloose !
Puisque l’argent ne tombe toujours pas du ciel et que la propriété privée n’est toujours pas dans nos cœurs, on a décidé d’occuper un nouveau bâtiment. (Non) sans un couac, début novembre 2023, un nouveau squat d’activités s’ouvre au 1 impasse Lapujade à Toulouse.
On aura mis du temps à rédiger cette invitation. Déja 2 mois qu’on discute en réunion. Des évènements, assemblées, fêtes, discussions, cantines et ateliers s’organisent déjà dans le bâtiment. Nous sommes des personnes, d’Euforie et d’ailleurs, pour qui c’est important que des lieux où faire vivre des idées et des pratiques anti-autoritaires continuent d’exister.
On est parti·es de cette précédente expérience, de ses bilans et remises en questions, pour imaginer le fonctionnement de ce nouveau bât. Trouver collectivement des moyens que ça fonctionne sur des principes d’horizontalité et d’autonomie, ce n’est pas simple – t’es le·a bienvenu·e pour y réflechir avec nous aux réunions d’orga les jeudis à 18h. Si certaines bases politiques nous réunissent, nous sommes loin d’être un groupe homogène ou strictement affinitaire. Évidemment, on a quand même dégagé quelques points importants.
Vive l’autonomie – une des bases, c’est la volonté de détruire tous les rapports de pouvoir, notamment en refusant toute forme d’organisation hiérarchique ou centralisée. On essaie de fonctionner comme ça dans l’organisation du lieu, et ça doit être le cas pour les activités et les collectifs qui l’occupent. On a envie que cet endroit permette une vraie réflexion et expérimentation sur les rapports hiérarchiques et l’auto-organisation, entre nous et dans nos luttes. On ne pense pas qu’il soit toujours pertinent ni possible d’avoir des critères gravés dans la roche pour ouvrir ou fermer les portes à certain·es. Tout ça se discute en réunion. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a pas ouvert un lieu pour les partis politiques ni pour les syndicats.
On n’a pas envie qu’un groupe ait un rôle de gestionnaire. Tout le monde doit porter une attention mutuelle au lieu et aux personnes qui l’occupent, à la répartition des tâches et des rôles, avant, pendant et après les activités. En gros, ne pas s’y comporter comme un·e consommateur·ice. Le bât ne « tourne » pas tout seul, et il n’y aura pas toujours quelqu’un·e pour vider une poubelle, préparer une réunion, faire un affichage. Cette auto-organisation, elle se construit collectivement, en participant aux discussions, aux permanences, aux réunions.
Crève l’argent – les prix fixes, les fourchettes de prix et autres prix dégressifs. On est contre ce que la thune fait aux rapports sociaux, et contre la richesse. Mais tant que l’argent existera, on en aura encore besoin, pour soutenir des luttes et/ou pour faire face à la répression. La thune récoltée lors d’un évènement à l’impasse ne peut pas servir de rémunération. Ici tout est prix libre, et la gratuité est monnaie courante (un vrai prix libre donc, pas celui à la mode).
La réforme, bif bof – on a envie de défendre et construire des aspirations révolutionnaires (qui remettent en question l’entièreté de la société) et que les activités qui se déroulent à l’Impasse s’inscrivent là-dedans. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas y faire de la boxe ou de la gravure : dans une perspective démesurée de libération, il n’y a pas de formes de lutte supérieures. Le seul problème intéressant est comment les mélanger. On a envie que les personnes et les orgas qui utilisent le lieu tendent à dépasser l’amélioration des institutions, refusent le contrôle et la prise en charge de nos vies par le système, et visent à le détruire. Sans pour autant rejeter toutes les luttes qui ont des objectifs pragmatiques d’amélioration des conditions matérielles, de solidarité, ou d’urgence.
Les fêtes – c’est cool, mais pas pour tout le monde, et pas forcément quand ça empêche la tenue des autres activités. On sait que les soirées ça rassemble, ça permet de récolter de l’argent, de lâcher un peu la pression, de se rencontrer. C’est aussi des moments plus propices à des comportements de merde, ça trashe les espaces, et ça peut mettre en péril le lieu. Il y aura des soirées à l’impasse, mais pas tout le temps. À Euforie, il y a eu une expérimentation de plusieurs mois où le lieu ne distribuait plus d’alcool. Ça a plutôt bien fonctionné. Cette fois, suite aux discussions pendant les réunions, on a décidé de laisser le choix aux collectifs qui organisent leurs évènements.
Si tout ça, ça te parle, si t’as envie d’en savoir plus ou de participer aux activités et à la vie du lieu, ou que tu veux organiser un évènement, une discussion, un atelier, on t’attend au 1, impasse Lapujade, le jeudi à partir de 17h. Le bâtiment et son fonctionnement évolueront encore au fil des réunions.
L’auto-organisation c’est dur, ça prend du temps, ça décourage parfois, mais c’est chouette d’avoir cet espace pour l’expérimenter collectivement !
Toutes les impasses ne sont pas sans issue.
Accueil tranquille/permanence les jeudis à 17h, et réunion d’organisation à 18h.
L’Impasse
1 impasse de Lapujade, Toulouse
euforie [at] riseup [point] net
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