Montréal (Québec): sabotage de Airbnb dans le quartier de Hochelaga

Alors que la crise du logement fait rage, les habitant.es du quartier Hochelaga ripostent contre les propriétaires d’Airbnb. La ville est au service des propriétaires; les locataires choisissent l’autodéfense populaire.

Des citoyen.ne.s du quartier ont saboté les serrures d’une trentaine de Airbnbs. L’action visait ainsi à dénoncer la présence de ces Airbnb et à montrer à la ville et aux propriétaires que les locataires d’Hochelaga n’hésiteront pas à s’attaquer matériellement aux propriétaires qui volent leurs logements. Dans le quartier, ce serait 300 logements qui sont retirés du marché locatif en raison de la présence de Airbnb. Avec un taux d’inoccupation exceptionnellement bas, il est impossible de laisser passer ça.

Ainsi, ce sont des victimes des crimes commis par les propriétaires des Airbnbs et des allié.e.s qui ont décidé de montrer leur colère et de mettre en lumière les injustices perpétrées dans le quartier. Aucun Airbnb strictement légal (comme une personne qui loue son logement pendant qu’elle est en voyage) n’a été visé.

Les citoyen.ne.s ont notamment repris pour cible le Airbnb au 3650 rue Ontario, car celui-ci symbolise l’impunité des propriétaires qui pourrissent le parc locatif du quartier en créant toujours plus de Airbnb, alors que la province est plongée dans une terrible crise du logement. Les gens peinent à se loger et ces propriétaires véreux préfèrent se remplir les poches plutôt que de laisser cet immeuble au marché locatif. Nous ne doutons pas que les militant.e.s du quartier continueront de viser ce bâtiment jusqu’à ce qu’il revienne à la communauté.

Strawberry Stays! est l’une des compagnies les plus actives dans Hochelaga-Maisonneuve. Selon La Presse, la compagnie aurait 14 annonces à leur nom sur la plateforme Airbnb dans le quartier. Cette compagnie aurait fait du lobbying intensif et aurait même intenté une poursuite contre l’arrondissement pour empêcher la mise en place d’un nouveau règlement visant à interdire la location de courte durée dans une résidence secondaire en 2023. Cette compagnie est l’ennemie des locataires du quartier.

[Publié le 1er août 2024 sur Montréal Contre-Information.]