Aujourd’hui, dans les Pyrénées et ailleurs, les propriétaires investissent toujours plus. Dans de nouvelles remontées mécaniques, des nouveaux canons à neige, des bâtiments luxueux pour touristes… Ces infrastructures coûteuses sont censées maintenir les stations compétitives, attirer plus de monde et surtout augmenter leurs profits… ah la belle vie de montagne dont on rêve toustes ? Les beaux hivers de cartes postales, tout blanc d’octobre à avril… vraiment ?
Mais l’inflation est grimpante et la vie chère, on ne va plus au cinéma, on ne va plus au resto, les vacances sont les premières à disparaître quand on se serre la ceinture. Les touristes qui viennent encore avec leurs skis d’occasion ou la luge de leur grand-mère sont de moins en moins nombreux.ses.
Malgré les investissements des propriétaires, les bénéfices stagnent. C’est ce qu’on appelle : la tendance à la baisse du taux de profit, un phénomène glacial et dangereux pour les activités capitalistes. Phénomène évidemment aussi dû au réchauffement climatique, au manque de neige, au manque d’eau en général, provoqué par les mêmes infrastructures mortifères mises en place pour les plaisirs bourgeois. Dans leurs volontées déconnectées du réel, déconnectées des catastrophes sociales et climatiques, imposons-nous !
Car c’est aujourd’hui une aubaine pour des squatteureuses, des stations de ski fraichement rénovées se trouvent complètement abandonnées…
Début décembre la station de Puigmal dans les Pyrénées Orientales s’est redonnée une beauté pour le plus grand plaisir de toustes. Pendant plus d’un mois, nous avons occupé cette station exceptionnelle (à 1970m d’altitude, la plus haute de la Catalogne) et vécu de grands moments de glisse, de nature, de galères et de fêtes.
Les lieux se composaient de 2 grands bâtiments, chacun sur 2 étages, avec de nombreuses grandes pièces, des terrases… ancien resto et ancien bat administratif, c’était nos lieux communs. Mais aussi de nombreux petits bengalows de luxe et des cabanes techniques reparties sur l’immense terrain (la montagne) qui servaient de chambres. Les capacités d’accueil étaient immenses, énormément de gens sont venu.es passer quelques jours, beaucoup de promeneur.euses sont venu.es s’abriter, le temps d’un café. C’était un lieu fort en rencontres.
Mi-décembre nous nous mangions une procèdure au tribunal administratif pour le 6 janvier. Le bâtiment n’étant pas à usage commercial, il ne rentre pas dans les cases du 38 DALO élargie par la loi Kasbarian.
Face à l’incompréhension la plus ridicule du préfet et du maire: nous accusant chaque soir de vouloir poser une teuf, nous nous sommes tapé.es une attention des autorités presque constante, presque amusante, voyant chaque jour passer une nouvelle brigade, débusquant les photograflics dans les buissons, nous étions la préoccupation du département.
Ils ne comprennent et ne comprendront jamais ce que nous sommes et ce que nous voulons. Ayant déjà une attention toute particulière sur les free party, la préfecture n’a pas su adapter ses méthodes, dépassée par l’événement. Elle en a aussi profité pour déblatérer son jargon anti teufeureuses dans tous les médias fayots du coin, jusqu’au journal le Parisien. Loin de ce que nous vivions, loin de ce que n’importe quel promeneureuse a constaté, les mensonges et l’atmosphère anxiogène sécuritaire décrite par la préfecture a dû les faire bien suer du cul, pour notre plus grand plaisir, pendant nos plus belles vacances.
Nous écrivons ces mots depuis la frontière montagneuse des Pyrenées entre deux états qui semblent profiter d’une paix nationale alors qu’ailleurs, pendant les fêtes, le nationalisme tue. Mais être paralysé par la culpabilitée d’une pseudo paix nationale ne change rien. Là où le profit domine, la guerre sociale ne doit pas rester invisible. Notre temps est volé et les inégalités s’élargissent pour nous diviser. En ces supposées fêtes de Noël, des prolétaires fuient des zones de guerre, tentent de traverser des frontières sanglantes. Donnons une voix à celleux qui refusent la guerre, accueillons des réfugié.es, forçons les militaires à se démobiliser. Appuyons l’avalanche là où nous sentons que la neige s’accumule, chutons et entraînons-nous dans le mouvement.
En 2025, élargissons la sympathie internationale et la complicité dans nos attaques contre ceux qui nous maintiennent séparé.es. Vivons notre meilleure vie, ce texte a aussi vocation a élargir les possibilités des bandes de squatteureuses, soyons créatif.ves dans nos repérages! Pour une rrrévolution sans frontières et des vacances infinies. A mort le capital.
PS: soutien à toustes les teufeur.euses des Pyrenées Orientales (sachez que c’est carrément possible de berner la préfecture, cette bande de branquigniols)
Des squats en France https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR/squated/squat
Des squats partout https://radar.squat.net/fr/groups/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) en France https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR
Des événements en France https://radar.squat.net/fr/events/country/FR