Alors que la bande de Gaza a été transformée en charnier depuis plus d’un an et demi par le gouvernement israélien, que ses habitant⋅es se retrouvent massivement sans logement, mais également dans des situations de détresse absolue concernant l’accès à l’eau, à l’alimentation ou encore à l’électricité, la Cisjordanie n’est pas laissée de côté par Benyamin Netanyahou et ses acolytes.
Ce jeudi 29 mai 2025, dans la lancée de son offensive débridée contre les Palestinien⋅nes, le pouvoir israélien a annoncé un projet d’expansion majeure de la colonisation en Cisjordanie occupée, avec la création de « 22 nouvelles colonies juives ». Cette décision est considérée par Israël Ganz, directeur du Conseil de Yesha, la principale organisation représentative des colons de Cisjordanie, comme « la plus importante depuis [l’occupation du territoire en] 1967 ».
Selon Libération, « [c]es 22 nouvelles «localités» auront accès aux réseaux d’eau et d’électricité nationaux, ainsi qu’à des fonds publics et des plans d’urbanisation. Elles se composent de dix nouvelles communautés et douze avant-postes [Note de Libération : des colonies dites «sauvages», construites sans l’autorisation des autorités israéliennes] légalisés. Deux d’entre elles, Homesh et Sa-Nur, situées au sud-ouest de la ville palestinienne de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, avaient été évacuées en 2005, en même temps que le désengagement israélien de la bande de Gaza. Les colons sont des experts en aménagement du territoire : ces colonies « représentent une vision stratégique globale, visant à renforcer le contrôle israélien du territoire, et empêcher la création d’un Etat palestinien », vantait, ce jeudi, un communiqué du ministère israélien de la Défense (…). La colonisation de la Cisjordanie est un système éprouvé : elle consiste à s’installer dans un environnement hostile, créant ainsi une nécessité sécuritaire au contrôle de l’armée israélienne. L’armée s’installe, surveille, arrête. Les colons construisent, parfois au milieu même de communautés palestiniennes, harcèlent jusqu’à ce que les habitants partent. Depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque terroriste du Hamas, plus de 60 communautés rurales palestiniennes ont ainsi disparu, selon plusieurs ONG israéliennes. »
Depuis des années, ce processus d’annexion s’accompagne de nombreuses expulsions et démolitions de logements palestiniens. Et les discours diplomatiques des États alentours, arabes ou occidentaux, n’y changent rien.
[Sources : Mediapart | Libération.]
