Bure (Meuse): face aux expulsions, nous sommes fort.e.s, nous sommes prêt.e.s

Samedi 20 septembre, plus de 1 500 personnes, joyeuses et déterminées, ont manifesté à Mandres-en-Barrois et Bure, malgré un déploiement policier colossal et les déclarations va-t-en guerre du préfet. C’est la plus grande manifestation dans ces villages depuis la construction du laboratoire de l’Andra. Un moment historique et festif, inauguré le matin par une vélorution et rythmé au son de la fanfare, qui rappelle la force vive du mouvement anti nucléaire. Un événement qui augure pour l’avenir une résistance acharnée.

Rassemblées dans une démarche unitaire, avec les travailleurs et travailleuses de la Confédération Paysanne, de Solidaires, les organisations antinucléaires locales et nationales – la Coordination Stop Cigéo, le Réseau Sortir du Nucléaire, Arrêt Du Nucléaire- le mouvement pour le climat représenté par Greenpeace, des élu.es locaux et nationaux, cette manifestation a aussi été l’occasion de donner à voir notre opposition à la contamination nucléaire avec un collectif du Japon pour la commémoration des 80 ans des catastrophes d’Hiroshima et de Nagasaki, et ses maladies radio-induites. Nous avons aussi marché une nouvelle fois avec notre lutte jumelle de la Hague, Piscine Nucléaire Stop, en opposition à l’extension des piscines nucléaires, alors que la Hague est déjà massivement confrontée à la présence toxique des déchets sur son territoire.

Autour d’une multiplicité d’actions pour s’opposer au projet CIGEO d’enfouissement des déchets radioactifs, le cortège a démarré en fanfare dans les rues de Mandres en Barrois dans une ambiance festive et carnavalesque, avec de grandes marionnettes et un banquet.

Un signal clair : nous sommes prêt.e.s

Face aux futures échéances et aux expropriations qui ont débuté cette année, notre mobilisation avait pour objectif de montrer à L’État nucléaire que nous, habitant.es de Meuse, de Haute-Marne et des Vosges, nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne laisserons pas sacrifier notre région sous le poids de leurs déchets toxiques. Nous défendons un autre avenir, d’agriculture et de forêt, d’activités rurales, fait d’autonomie et de solidarité. Nous sommes déterminé.es à faire advenir ce futur et nous nous tenons prêt.es à résister au rouleau compresseur de l’ANDRA qui veut transformer notre territoire en désert.

Malgré des milliards dépensés en 35 ans pour acheter les consciences et présenter une façade lisse « d’acceptabilité sociale », le bulldozer de CIGEO avance à coup de grenades lacrymogènes et explosives. Toute la semaine, une propagande anxiogène a été martelée par une Préfecture désinhibée pour intimider et décourager. Le dispositif répressif déployé était massif, avec plusieurs dizaines de fourgons de gendarmerie, et notamment deux véhicules blindés « Centaure ».

Alors que l’Andra se vante d’avoir conclu « à l’amiable » des expropriations avec les agriculteurs concernés, elle se garde de dire par quels moyens de pression elle y est parvenue, nous avons vu des agriculteurs excédés devant des centaines de gendarmes sur-armés venant en plus piétiner leurs champs.

Cette manifestation voulait dessiner les possibilités d’une vie autre dans le sud Meuse, libérée de l’emprise de l’Andra et de ses déchets toxiques. Notre territoire n’a pas vocation à devenir un désert nucléaire et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous y opposer.

Nous retenons la détermination d’une foule intergénérationnelle et bariolée: le flambeau d’une lutte de plus de 30 ans amplifié par une nouvelle génération.

Nous retenons la joie communicative d’une fête improvisée en lisière du bois Lejuc et ce long cortège qui serpente le long des chemins, chante sa rage et sa soif d’un autre monde sans nucléaire, s’arrête pour une minute de silence en souvenir d’une camarade qui pendant des années a lutté contre l’accaparement de l’eau par les multinationales.

Face aux expulsions, face au début des travaux préparatoires, face au saccage du territoire que l’Andra s’apprête à commettre, face au chaos semé par la Préfecture durant toute cette semaine, nous sommes prêt.es à résister et à nous tenir ensemble, comme ce week-end, de manière unitaire et déterminée.

Les organisateurs-trices de la Manif du Futur
(29 septembre 2025)