Quelques dizaines de mal-logés ont investi la mairie du 20e, mardi dernier afin de réclamer des logements sociaux et des hébergements d’urgence. À peine se sont-ils présentés que la mairie a tenté de leur fermer ses portes, puis a ensuite fait appel à la police.
Il n’a été à aucun moment possible de faire part de nos revendications, pourtant fort modestes pour certaines d’entre elles (obtenir un rendez-vous, faire faxer une liste de mal-logés à des responsables du logement). Le message de la mairie est clair : elle ne discutera jamais avec quiconque si elle n’est pas en position de force, et si ses interlocuteurs ne sont pas à même de trahir ceux qu’ils représentent (comme des associations du type RESEL).
Sous la menace grandissante de se faire embarquer, tout le monde a fini par se décider à partir, sans oublier toutefois de rappeler au directeur de cabinet de la maire PS, M. Sébastien Roy, que ce n’était que partie remise.
Nous reviendrons plus déterminés et plus nombreux !
Collectif du 20e contre les expulsions (contact)
Prochaine réunion des collectifs auto-organisés de mal-logés, précaires, expulsés et autres enragés, au 11 cité Aubry, métro Alexandre Dumas, dimanche 27 à 17h
Le tract distribué :
Il y a deux semaines, nous avons à quelques-uns occupé un couloir de la mairie, et avons immédiatement été encerclés par la police. Nous revoilà.
Depuis un an, dix ans, quinze ans, on nous fait gentiment attendre d’avoir un logement social. On nous laisse dans nos logements trop étroits, insalubres, on nous expulse, parfois on nous redirige vers des hôtels miteux.
Pour nous faire patienter, on nous occupe en nous faisant constituer un dossier DALO qui n’aboutira jamais, on nous fait des promesses qui n’engagent à rien : « je vais vous rappeler », « je vais consulter votre dossier »… Etc. Sous prétexte de transparence, il est impossible, dans le 20e, de voir un responsable pour les questions de logement. Tout est si clair pour tout le monde qu’on ne cesse d’entendre parler d’histoires de favoritisme, de pots de vins versés pour obtenir un HLM…
Au bureau du logement, on nous dit qu’il n’y a pas de logements. Parfois, on nous sert des insinuations xénophobes en guise de consolation : « s’il n’y a rien, c’est que les étrangers prennent tout ». En réalité, des logements, il y en a plein. On recense 6000 logements vides, rien que dans l’arrondissement. Des logements sociaux, il y en a plein aussi, sauf qu’on ne les attribue pas à n’importe qui. La plupart du temps, il faut avoir un revenu confortable pour en obtenir un. C’est une question de retour sur investissement : en accordant des aides à des personnes aux revenus aisés, on est sûr qu’on fera marcher le commerce. Quant aux pauvres, on les parque dans quelques grands ensembles (cité st Blaise …), ou on les envoie en grande banlieue. Nous avons décidé de ne plus faire sagement la queue pour attendre ce qui ne viendra jamais. Des milliers de personnes galèrent dans le 20e, tout est fait pour les rendre invisibles, les laisser déprimer seules sur leur triste condition, ou se faire la guerre les unes aux autres. Nous ne laisserons pas en paix ceux qui veulent que chacun reste à sa place.
Un logement décent pour toutes et tous !
Relogement immédiat de tous les mal-logés ou sans-logis, qu’ils soient salariés ou chômeurs, seuls ou en famille, avec ou sans papiers !
Arrêt immédiat des expulsions !