Depuis quelques années, la mairie de Montpellier mène une guerre sans merci aux soirées festives qui ont lieu dans l’écusson. Les bilans des fêtes de Carnaval et Saint Patrick de l’an passé le démontrent bien : 8 arrestations, des amendes très lourdes et de nombreux blessés pour Carnaval ; pour Saint Patrick, 2 interpellations, un blessé grave (perte d’un œil suite à un tir de flashball ) et beaucoup d’autres personnes qui ont été matraquées, rouées de coups, traînées au sol ou blessées par des débris de grenade assourdissante. Et ces scènes se sont répétées à d’autres soirées.
En plus de ces joyeusetés, un arrêté municipal pour la tranquillité publique (anciennement arrêté anti-mendicité) est voté chaque année. Il interdit tout rassemblement de plus de deux personnes dans le centre ville pendant toute la période estivale. Laissé à la libre interprétation des policiers municipaux, cet arrêté vise principalement les jeunes, les précaires, les rassemblements spontanés et tout autres squatteurs de l’espace public. Les policiers municipaux effectuent de véritables rondes sur les places Saint Rock, Saint Anne, Candole et Canourgue et les nettoient des quelques badauds qui osent s’y regrouper. Ces places se vident aux profits des terrasses de cafés, bars et restaurants ; ainsi, il devient presque obligatoire de consommer pour profiter de la vie nocturne.
Et puis, comme si cette politique ultra-sécuritaire ne suffisait pas, la mairie a fermé le Parc du Peyrou en soirée, avec un arrêté voté en janvier 2010. Depuis des dizaines d’années, ce lieu de fête et de rencontre permettait aux Montpelliérains de se retrouver de jour comme de nuit dans une ambiance conviviale, de chanter et de danser ! Ce lieu mythique, les gens de passage dans notre ville nous l’enviaient. Il faisait partie de l’âme de Montpellier. Ouvert jour et nuit, c’est aussi un lieu de passage pour les habitants du nord de Montpellier qui rentrent chez eux le soir. Placé à un endroit stratégique du centre ville, il a l’avantage de permettre aux habitants de se retrouver en limitant les nuisances sonores, contrairement aux places du centre ville (Candolle, Canourgue, Saint Roch, Saint Anne…), où la vie festive prend place directement sous les fenêtres des habitants. Les raisons invoquées par la mairie sont les diverses agressions, des plaintes dues aux bruits de quelques riverains ainsi que le trafic de drogue, ce qui est bien évidemment une hypocrisie, ces phénomènes n’étant que déplacés en d’autres endroits.
Cette répression de la vie festive et populaire participe pleinement à ce que l’on appelle la gentrification (phénomène urbain d’embourgeoisement). La municipalité veut assainir le centre-ville et supprimer tout ce qui pourrait en perturber le bon ordre commercial et affairiste, et la liste des troubles au nouvel ordre public urbain ne cesse de s’allonger : les manifestations et l’expression démocratique, la présence des pauvres et des précaires, les arts de la rue, les étudiants… Qui d’autre encore ?
À l’encontre de cet hygiénisme urbain, nous revendiquons un autre idéal – une ville qui s’épanouit, dans un espace public vivant, une solidarité de la rue, dans une convivialité des rencontres et des échanges. Nous voulons une ville pour y vivre et pas simplement pour y consommer.
Soirée pour la réouverture du Peyrou
Le Vendredi 7 octobre à partir de 18 h
Discussion – débat sur la gentrification, l’embourgeoisement du centre ville et la répression policière.
Soirée festive (ramenez vos instruments et votre bonne humeur !)
Repas prix libre- Infokiosque
Comité anti-répression (anti-repression-montpellier [at] riseup [point] net)