Larbins des patrons
16 avril. Deux jeunes sont surpris par la Digos en train de masquer les caméras de surveillance et d’écrire « larbins des patrons » sur les murs du local du syndicat Uil, via Bologna, et réussissent à en agripper un. L’arrivée immédiate de plusieurs compagnons évite l’arrestation, et lorsque d’autres flics arrivent, ils sont chassés. Humiliés, ils iront faire une visite à l’hôpital. Le député du PD [gauche] Esposito se solidarise avec la police et demande l’expulsion du squat l’Asilo, tandis que le syndicat Uil encaisse le compliment et se tait.
[Traduit de l’italien de Macerie par Cette Semaine.]
Une signature ne suffit pas – Basta sfratti
Lundi 11 mars, une quarantaine de sfrattandi et solidaires occupent le siège des huissiers (Unep) pour empêcher l’exécution d’un sfratto. La police décide d’intervenir avec la force et au terme de l’occupation trois « compagnonnes » sont arrêtées, accusées d’avoir agressé les flics. Elles sont libérées quelques jours après, et deux doivent signer quotidiennement.
Samedi 4 mai, l’une d’entre elles, Marianna, est de nouveau arrêtée tandis qu’elle se rendait au commissariat pour signer. Quelque semaines plus tôt, notre « compagnonne » avait reçu une plainte qui l’accusait d’avoir empêché l’arrestation d’une de ses amies. Pour cela le juge a décidé de transformer l’obligation de signer en incarcération.
La police et les juges ne veulent pas punir une seule personne, mais avec ces arrestations ils espèrent aussi décourager et apeurer toutes les personnes qui continuent à lutter.
Avec Marianna il n’y arriveront pas, vers elle va toute notre solidarité et un cri fort :
Basta sfratti, basta arrestations, basta police !
Marianna libera !
Samedi matin, la police a de nouveau arrêté Marianna, une des trois « compagnonnes » qui a été emprisonnée suite à l’occupation de l’Unep du 11 mars. Le juge a substitué l’obligation d’une signature quotidienne – mesure à laquelle Marianna était soumise depuis qu’elle a été « libérée » – à l’incarcération en préventive. Selon le procureur et la police, à ce qu’il semble, une plainte pour résistance et blessures datant d’il y a deux semaines démontrerait qu’une signature par jour n’est pas suffisante pour la tenir à distance.
Pour lui écrire :
Marianna Valenti
c/o Casa Circondariale « Lorusso e Cotugno »
via Pianezza 300
10151 Torino, Italie
Macerie, 5 mai 2013.
Charges à Porta Palazzo
Après une assemblée spontanée pour discuter de l’arrestation de Marianna et pour organiser la solidarité, un petit cortège commence à parcourir les rues de Barriera de Milano. Il y avait une soixantaine de personnes, parmi lesquelles des compagnons, des personnes des maisons occupés dans le quartier et des sfrattati (expulsés de leur logement). Toujours les mêmes places, les discours habituels sur la résistance aux sfratti, beaucoup de slogans et affiches sur les murs ; Barriera a vu des cortèges plus ambiancés que celui-là, des cortèges plus petits, d’autres plus ou moins vivaces et bruyants. Une situation tranquille en somme, avec des gens autour qui s’ajoutent et d’autres qui t’accompagnent un moment et puis s’en vont. Après on va vers Porta Palazzo, on traverse rapidement la place et on tourne vers le commissariat de Porte Palatine. Une quarantaine de personnes s’approchent du commissariat, sur lequel quelqu’un essaye de coller une affiche, d’autres de faire un tag ; il y a des petits accros avec les fonctionnaires en civil qui sont très énervés et essayent d’embarquer les personnes à la volée, les menaçant de mort et… appelant les CRS qui arrivent en moins d’une minute. La première charge est immédiate et pousse les gens jusqu’au bout de la place ; la seconde jusqu’au Corso Regina. Huit interpellations.
Dans l’après-midi sont d’abord relâchés trois compagnons, puis trois autres. Quelqu’un s’est pris quelques coups de matraques, mais personne ne sort avec une plainte en poche. Il reste deux personnes dans les mains des flics, qui aujourd’hui sont en prison.
Macerie, 6 mai 2013.
La Rincorsa
Dans la foulée des charges à piazza della Repubblica d’hier après-midi, la police a expulsé ce matin la maison occupée de via Aosta, la plus petite des occupations du quartier. Pour le moment, une « compagnonne » est encore détenue au commissariat.
Ensuite, la police a assiégé le tronçon de route où se trouve le squat « la Miccia » et une autre occupation du quartier. Pour l’instant, nous savons que les flics ont pu entrer dans la maison occupée, en revanche on ne sait rien sur la situation à la Miccia.
L’incarcération des deux interpellés d’hier est confirmée.
Macerie, 7 mai 2013.
Les trois squats attaqués ce matin ont été expulsés [la Miccia était occupée depuis octobre 2012] et une vingtaine de personnes seraient au commissariat pour être identifiés. Selon la presse mainstream, une plainte pourrait être déposée pour certains d’entre eux pour « invasion d’immeuble ».
À suivre…