Exilés de Calais: la grève de la faim a commencé

Ils sont toujours aux alentours de trente-cinq, peut-être d’autres les rejoindront-ils au moment du repas du soir. Ils se sont installés en fin de matinée sur le sol au milieu de cette vaste cour en quoi consiste le lieu de distribution des repas. D’autres exilés ont peint des banderoles et les ont accrochées autour du lieu. En milieu d’après-midi une militante a apporté une tonnelle qui abrite le groupe du soleil. Des soutiens et des journalistes passent sur le lieu. Une réunion est prévue ce soir entre les différentes communautés pour discuter de l’implication des personnes qui ne font pas la grève de la faim.

Leur porte-parole peut être joint au 07 53 93 21 53 (il parle anglais).

Voici le texte sur lequel ils se sont mis d’accord :

DES EXILÉS DE CALAIS AUX AUTORITÉS FRANÇAISES ET BRITANNIQUES

Suite à la destruction de nos campements et à notre occupation du lieu de distribution des repas, les autorités françaises sont venues deux fois nous rencontrer. Elles nous ont annoncé qu’elles viendraient nous rencontrer à nouveau le mardi 3 juin. Personne n’est venu, et nous sommes sans nouvelles.

Aujourd’hui mercredi 11 juin, une partie d’entre nous, soutenue par tous, commence une grève de la faim. Nous demandons aux autorités françaises et britanniques de reprendre le dialogue interrompu et de venir nous rencontrer sans délais.

Nous leur rappelons nos revendications :
– Des maisons à Calais pour tous les migrants qui souhaitent se rendre en Angleterre et les demandeurs d’asile forcés de vivre à la rue ;
– Des maisons avec des conditions d’hygiènes respectables : toilettes, douches, service de poubelle ;
– Des maisons où l’on peut aller et venir à n’importe quelle heure pour pouvoir continuer d’essayer de passer en Angleterre ;
– Des maisons à l’abri des contrôles policiers, de ses mauvais traitements et des expulsions
– Avoir accès à trois repas par jour ;
– Que des négociations soient ouvertes entre la France et le Royaume-uni pour que les personnes aient accès au territoire britannique.

[Publié le 11 juin 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalités, 1 & 2]