Communiqué de Greg et ses amis, reçu le 17 juillet 2014 ; réponse par des occupant-es de la ZAD et le collectif l’Échappée Belle de l’ouest, datée du mercredi 23 juillet 2014:
« Le vent souffle où il veut »
Nous avons décidé, ensemble, que Greg n’irait pas en prison.
Hier, j’ai été condamné à un an de prison et des brouettes à l’issue d’un des procès liés à la manifestation du 22 février à Nantes.
Cette répression politique vise certaines composantes de la lutte de Notre Dame des Landes, afin d’affaiblir et de diviser le mouvement dans sa totalité. Elle attaque ce que ce mouvement a inspiré, a bouleversé, dans nos façons de vivre, de lutter, de nous organiser. Elle cherche à provoquer la crainte : d’être surveillés, d’être arrêtés, séparés de nos amis pendant plusieurs mois voire quelques années.
C’est ce que les derniers procès ont permis de vérifier : qu’aujourd’hui une police politique peut souffler des noms, et qu’une enquête pleine de vides permet aux juges de condamner sans réserve.
Nous avons subi les effets de cette répression, et d’autres avant nous.
Nous refusons de la subir à présent.
Nos amitiés sont assez fortes et organisées pour que la perspective de préparer l’appel du procès et les réponses collectives à cette répression, au vert, et au soleil, nous donne plus de motifs à la rigolade qu’à la paranoïa.
Nous appelons à ce que ce geste de soutien en suscite d’autres, et qu’à nouveau leurs attaques nous trouvent réunis et renforcés.
Greg, et des amis.
Cher Greg,
On est bien content d’avoir reçu de tes nouvelles et de te savoir au vert plutôt qu’à l’ombre. Ton geste, échapper à la justice bidon et à tes juges en carton, nous le comprenons et nous le soutenons. En te condamnant, comme ils en ont condamné d’autres avant toi, ils poursuivent leur attaque contre le mouvement anti aéroport. On est bien conscient-es que ça aurait pu être la plupart d’entre nous à ta place dans le box des accusés. Sous couvert de juger des « bandes armées », l’État cherche à nous diviser. Il cherche à nous faire taire comme il le fait avec d’autres mouvements sociaux.
Ensemble, nous poursuivons la riposte contre cette nouvelle vague répressive. Nous appelons les différentes composantes de la lutte et toutes les personnes d’ici et d’ailleurs qui ne se résignent pas à ne pas se laisser gagner par la peur et à exprimer leur solidarité de la façon qui leur conviendra : en t’accueillant, par des actions ou des communiqués, en étant présent au moment de ton appel.
Déjà, vendredi dernier (18 juillet 2014) le collectif « Du bordel pour l’Ouest » exprimait son soutien à tou-te-s les inculpé-es en bloquant pendant une heure et demi la quatre-voies entre Rennes et Nantes. Par ailleurs, un appel à réunion unitaire contre la répression a été lancé par plusieurs collectifs pour le 20 septembre.
Pour finir on voulait te dire, Greg, que nos portes te sont ouvertes. Si le coeur t’en dit viens te reposer chez nous, tu y sera le bienvenu.
PS: on t’a vu dans Libé, t’étais beau comme un juge.
Des occupant-es de la ZAD et le collectif l’Échappée Belle de l’ouest
[Publié le 24 juillet 2014 sur zad.nadir.org.]