Ce jeudi 30 octobre 2014, un article d’Indymedia-Linksunten évoque la volonté des autorités locales de Berlin d’expulser les migrants de l’école occupée Gerhart-Hauptmann située Ohlauer Strasse. Les flics ont annoncé ce même jour ériger une « zone à risque » autour de l’école à partir de 6h du matin. L’expulsion serait prévue pour le vendredi 31 octobre 2014.
La veille, de nombreuses forces policières ont pris d’assaut le quartier de Kreuzberg en vue de l’expulsion.
Sans surprise, le dialogue avec le pouvoir, initié par une partie des occupants, ayant échoué – en l’occurrence un accord signé il y a plusieurs mois pour un relogement des demandeurs d’asile dans certaines conditions (rester ensemble par exemple) qui a été rompu récemment – a pu une nouvelle fois montrer à tous qu’il n’y rien à demander à l’Etat et ses représentants. En échange (donc en guise de foutage de gueule), la municipalité leur a proposé un bon d’hébergement d’un mois en auberge de jeunesse.
Des appels à actions décentralisées, à se tenir informer et se rendre sur place pour enrayer l’expulsion ont été lancés.
Sans attendre, on apprend que le bureau des Verts du quartier de Treptow a été attaqué dans la nuit du 28 au 29 octobre 2014. Le communiqué explique ses bris de vitres par rapport aux décisions des gouvernants locaux (et en l’occurrence de la maire de Kreuzberg, Monika Hermann, du parti des Verts) d’expulser les 45 réfugiés qui occupent l’école de la rue Ohlauer à l’Oranienplatz et ceux du Görlitzer Park. Quelques extraits:
« Ceci est un avertissement aux gouvernants et leurs partis de garder leurs mains loin de l’école.
Chaque expulsion a son coût ! Faisons-le grimper !
Allons devant l’école et montrons-nous solidaires ! […]
Pour une vie auto-déterminée !
Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! »
Dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 octobre, 160 réfugiés et solidaires ont manifesté, exprimant leur détermination à rester dans cette école, et donc à appeler à la résistance pendant l’expulsion. Un concert de soutien aux réfugiés a clôturé la soirée.
L’expulsion prévue ce vendredi 31 oct. 2014 a été annulée, les autorités préférant pousser les réfugiés à accepter la solution de relogement qui leur ont proposé (et ce, juste après les avoir bernés une énième fois et annoncé leur expulsion dans la presse…). La mairie mise sur le fait de négocier la paix sociale. Car une expulsion signifierait beaucoup d’agitation dans la ville (et la mairie de Kreuzberg n’a pas oublié les attaques et sabotages qui avaient riposté à l’occupation policière du quartier et à la tentative d’expulsion du squat durant l’été dernier. Il semblerait donc que les appels à la résistance et la volonté des 45 occupants restants de rester unis, solidaires et de résister physiquement en cas d’expulsion ait fait reculer les politiques locaux.
[Publié le 30 octobre 2014 sur Le Chat Noir Émeutier.]