Ce matin [18 novembre], vers dix heures, au squat Parpaing-Paillette [situé au 104 avenue Ambroise Croizat], à Saint-Martin-d’Hères, deux personnes du service de la mairie passent pour couper l’eau. Manque de chance pour elles, l’accès à la vanne est bétonné, et elles doivent attendre une petite demi-heure l’arrivée d’un camion équipé pour faire sauter ce malencontreux bouchon.
Une dizaine de compagnons viennent alors s’interposer pour empêcher cette coupure, pourtant interdite pendant la trêve hivernale par le décret n° 2014-274 du 27 février 2014 modifiant le décret n° 2008-780 du 13 août 2008 relatif à la procédure applicable en cas d’impayés des factures d’électricité, de gaz, de chaleur et d’eau.
Une petite bousculade s’ensuit entre les quelques employé·e·s de la mairie présents, et les habitant·e·s et soutiens du lieu présents à ce moment… L’ambiance reste cependant plutôt bon enfant malgré quelques éclats de voix : une section de la Brigade Activiste des Clowns est là pour nous soutenir. Les employé·e·s (qui refuseront hélas, poliment, les chocolats qu’on leur proposait) appellent quand même la flicaille. Une voiture de policier·e·s municipaux arrive, bientôt rejointe par d’autres de la police nationale.
Au final, c’est bien une petite vingtaine d’uniformes bleus qui se retrouvent bientôt à encercler et protéger cette pauvre vanne, en plein milieu de la rue, devant l’école, alors que la cloche sonne et que les enfants commencent à en sortir.
Comme souvent dans ces cas, c’est à ce moment que le grand n’importe-quoi commence : deux schtroumpfs arrivent avec à la main des armes lourdes que nous cherchons encore à identifier : fusils à pompe ? flashballs ? Cette démonstration de force et de manque de virilité sur-compensée faite, ils les rangeront cependant bien vite dans leurs coffres.
Des compagnons ramènent une grille qu’ils posent sur la vanne, puis s’assoient dessus et s’y attachent. Un autre monte sur le camion de la mairie. Les résistant·e s en présence, trop peu nombreu·x·ses, ne feront hélas pas long feu : tandis que la personne en haut du camion se fait dégager, les autres, sur la grille, sont juste déplacé·e·s dessus. Des coups sont portés dans la cohue, un taser est sorti, et les menaces vont bon train de la part des flics.
En moins d’un quart d’heure, l’accès à la vanne ainsi dégagé est débouché avec l’aide du camion. Deux autres employé·e·s de la mairie arrivent ensuite, et finissent en soudant la trappe d’accès.
Voilà une nouvelle opération rondement menée par des forces de police qui se plaindront d’avoir mieux à faire par ailleurs. Mais allez-y, les gens, on ne vous en empêche pas ! c’est vous qui cherchez à faire respecter une décision de la mairie qui sort pourtant du cadre de cette loi que vous êtes censés faire respecter.
[Publié le 18 novembre 2015 sur Indymedia-Grenoble.]