Paris: pas de répit pour les expulsions

Le 16 juillet 2016, en fin d’après-midi, une ribambellle de personnes habillées en blanc accompagnées d’excentriques musiciens ont defilé le long du boulevard Voltaire jusqu’à la Mairie du 11e arrondissement.

Sur le parvis, ils ont foutu un joyeux bordel musical et dans les rues qui les emmenaient jusqu’au squat où a eu lieu la dernière danse des squatteurs, mais aucune tristesse non ! Une marche sauvage de squatteurs expulsé-e-s qui avait pour but de signaler leur départ du quartier. « Bye bye Black Trombone ! »

La marche de soutien a ouvert la fête de fermeture du lieu dit Black Trombone, à deux pas d’une boulangerie de luxe qui elle, prospère dans le quartier de Charonne-Voltaire, anciennement quartier artisan qui est en pleine spirale de gentrification. Ce bâtiment, autrefois menuiserie, avait été laissé vacant pendant plusieurs années, avant d’être « réquisitionné » par une équipe de squatteurs qui l’a fait revivre. Pendant une année, ils ont partagé leurs espaces éphémères d’hébergement, d’expression, de vie en collectivité, de vie de quartier, mais la justice EXPULSE, encore une fois, dix personnes à la rue.

Au mépris de cette initiative citoyenne nécessaire, la justice se range encore une fois aux côtés de propriétaires qui continuent de laisser les bâtiments et les lieux vides. Les représentants de la loi et de l’administration ne reconnaissent pas les solutions alternatives proposées dans ces lieux appelés SQUATS. Le prix libre, la récup, l’anti-gaspillage, le partage, la culture accessible à tous sont jugés comme des fléaux sociaux combattus par des jugements de plus en plus expéditifs.

Rappelons que les squats représentent un mouvement urbain nomade qui jouit de sa mobilité ; expulsés, les lieux reprennent vie ailleurs.

Quand un monde meurt, un autre émerge…

R.A.S.

[Publié le 18 juillet 2016 sur Paris-Luttes.info.]