Dans la matinée du lundi 8 août 2016 à Alto Hospicio, dans la région de Tarapacá, au nord du Chili, une énorme opération d’expulsion, soutenue par environ 300 carabineros, a abouti à des affrontements sérieux entre les centaines de squatteur-euse-s et leurs agresseurs aux ordres de l’État. Des barricades ont été érigées, les carabineros ont été caillassés, mais l’expulsion n’a pas pu être empêchée. Treize personnes ont été arrêtées et au moins 17 ont été blessées. Pendant ce temps-là, une entreprise de BTP se chargeait de la démolition des logements illégaux…
Sur les terrains occupés dont 1 300 familles ont été expulsées, un nouvel hopital est censé être construit. Et des logements sociaux. Oui, c’est le même cinéma qu’en France et ailleurs: on expulse des pauvres avec comme justification d’en loger d’autres, un peu moins pauvres quand même, si un jour ces promesses se réalisent…
Et puis le gouverneur provincial d’Iquique (la capitale de la région), Francisco Pinto, a signalé que les familles avaient été prévenues de l’expulsion entre mars et mai derniers. Bizarrement, tous ces gens qui vivaient dans des logements auto-construits avec les moyens du bord n’ont pas trouvé d’autre solution entre-temps… Là aussi, c’est toujours le même genre de justifications « démocratico-légales » du côté du pouvoir, et toujours les mêmes injustices sociales.
[Sources: 24 Horas | La Tercera | Terra | El Ciudadano.]