La situation du quartier de Tweebos a soudainement changé.
Il y a deux jours, l’un des squats a été illégalement expulsé et nous avons découvert que Vestia, la société propriétaire des bâtiments que nous squattons, a illégalement ajouté de nouveaux documents au procès contre l’un des squats au dernier moment, de sorte que nous ne pouvons pas nous défendre contre eux. Nous avons également appris qu’un habitant du quartier a été attaqué ce soir dans la rue avec une barre de fer parce qu’il gardait son vélo près du squat qui a été expulsé il y a quelques jours. Espérons qu’il n’est pas blessé. Les agresseurs courent toujours après un seul coup. Dans le même temps, nous sommes confronté-e-s à une terrible campagne de harcèlement de la part de la police. Une voiture est affectée au quartier jour et nuit, et ils contrôlent chacun d’entre nous chaque fois que nous nous promenons dans le quartier. Certains habitant-e-s sont presque enfermé-e-s à l’intérieur à cause du harcèlement policier. Quelqu’un a même été arrêté deux fois en deux jours. En plus des 19 personnes arrêtées lors de l’expulsion il y a deux jours, 5 autres personnes vivant dans le quartier ont été arrêtées lors de contrôles d’identité sans motif légal déjà. Une autre personne est portée disparue, probablement aussi arrêtée. Nous n’en sommes pas sûrs car la police refuse de nous donner des informations. Trois d’entre elles ont été blessées lors de l’arrestation ou de la garde à vue.
L’un d’entre eux risque d’être expulsé dans un pays où sa vie est probablement en danger, car l’État néerlandais veut annuler son visa actuel. Il est actuellement en détention. Il a été gravement blessé lors de son arrestation, et nous savons qu’il a une côte cassée. Il semblait inconscient lorsque la police l’a porté à sa voiture pendant l’arrestation. Nous devons préparer et assurer une défense juridique et politique efficace, tant pour notre espace de vie que pour la libération de cette personne. Il veut demander l’asile aux Pays-Bas pour tenter d’empêcher sa propre expulsion, mais l’État ne lui permet pas de remplir une demande en raison de la procédure de Dublin.
La soudaineté et la violence de la vague de répression sont tout à fait inattendues. Nous ne savons pas comment réagir. Nous ne pouvons pas laisser quelqu’un se retrouver dans une situation aussi difficile. Il est venu vivre dans le quartier parce qu’il voulait mener une vie utile. Il a aidé les habitants historiques à s’organiser contre les plans de démolition de Vestia jusqu’à leur récente victoire au tribunal et il aide à réparer les vélos des voisins pendant son temps libre… Il fait pleinement partie de cette communauté. Son seul « crime » est d’avoir marché trop près d’un squat au mauvais moment. L’État tente d’annuler son visa (qui lui permet légalement de séjourner aux Pays-Bas) sans aucune preuve d’infraction. Nous devons trouver des moyens de convaincre le tribunal de le libérer. S’il est forcé de monter dans cet avion, il pourrait ne plus jamais voir la lumière du soleil, voire pire. Nous commençons par lancer un appel public pour nous joindre à la manifestation devant le centre de détention pour sans-papiers près de l’aéroport de Rotterdam.
Notre histoire est un exemple de ce que les frontières font aux gens. Ces centres de détention sont pleins d’humains comme lui, certains d’entre elles-eux ont des histoires similaires. Elles-ils sont privé-e-s de leur droit d’y être pour des raisons futiles et finissent par être déporté-e-s dans des pays où elles-ils ne sont parfois jamais allé-e-s ou dans des pays où elles-ils sont en danger, perdant souvent littéralement tout contact avec leurs ami-e-s et leur famille d’un jour à l’autre.
Nous nous sommes joints au quartier de Tweebos pour protester contre l’embourgeoisement. La gentrification est un processus capitaliste qui force les gens à se déplacer contre leur volonté, les privant de la liberté de vivre où ils veulent, où ils se sentent à leur place. C’est ce que nous voulions combattre. Mais les frontières causent des atteintes encore plus graves à la dignité humaine. Nous défendrons Anton et tous les autres êtres humains qui doivent endurer les persécutions de cette société raciste et nationaliste.
Toute aide et tout soutien sont les bienvenus, nous avons besoin de personnes pour prendre position et nous aider.
Contact: squat-vestia [at] riseup [point] net
https://squ.at/r/7o21
http://tweebosbuurt.noblogs.org/
OpenPGP Signature : C3E3 8AEA FB8A 58DD 5ED8 11CF 956E ADCD 4837 E212
Des squats aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL
Des événements aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/events/country/NL
[Publié le 26 janvier 2020 sur le blog Tweebosbuurt.]