Nous devrions rester à la maison et éviter tout contact avec les autres. Nous devrions être solidaires, car si nous ne le faisons pas, on répand ce virus mortel. On se perd dans les nouvelles des médias. Nous sommes dans un état de sidération.
La pandémie est une réalité et nous en porterions toutes et tous la responsabilité. La responsabilité face au fait d’endiguer la maladie. Mais aussi la responsabilité vis-à-vis de l’évolution de la société. Nous ne sommes pas tou.te.s « dans le même bateau » seulement parce que nous pouvons tou.tes être touché.e.s par la maladie. La pandémie, ou plutôt la manière d’y faire face, empire les conditions de vie déjà précaires de toute manière. Beaucoup de personnes s’endetteront, n’ont aucun revenu ou sinon trop faible et sont encore et toujours contraintes de payer des loyers élevés. Les sociétés immobilières continuent de s’enrichir et celles qui sont de toute façon marginalisées encaisseront le fardeau de la crise. Dans le même temps, les mesures de l’État pour lutter contre le virus accélèrent les évolutions de la société autoritaire.
Nous en voyons trois points essentiels :
– Renforcement de l’attaque technologique
Pour ne citer que quelques exemples, le passage au travail à domicile sur internet, le transfert des rencontres culturelles comme les concerts ou les fêtes vers des espaces virtuels, des cours d’école en ligne, le remplacement des magasins par le commerce en ligne ainsi que l’analyse des données des portables pour le contrôle biopolitique de la population.
– Expérimentation de mesures contre-insurrectionnelles
L’intervention militaire dans le pays, la fermeture des frontières, les couvre-feux, pouvoirs élargis pour la police, suppression total du contrepoids libéral sous la forme de manifs et de rassemblements, toutes ces mesures sont, en dépit de leur utilité pour endiguer la pandémie, également des expériences importantes pour combattre les soulèvements à venir.
– Précarisation accrue
Il est évident que la crise du virus est remplacée par une crise économique. En plus de redistribuer l’argent des contribuables aux multinationales et aux entreprises, il est difficile en ce moment de prévoir quelles effets auront la crise économique à venir. Mais si nous regardons la dernière crise, c’est clair que nous devons nous attendre à tout un éventail de réformes néolibérales.
Dans l’ensemble, il existe en ce moment beaucoup de raisons (hors-ligne) d’agir, d’analyser et d’observer.
Nous étions en route pour savoir s’il était encore possible de se déplacer la nuit. Et ô surprise, c’est possible.
Nos premières mesures sont la destruction de deux véhicules d’entreprises immobilières :
– Une Smart de IMMO-BREMEN incendiée
– Des vitres détruites d’une petite voiture de Engel und Völkers
Contre l’impuissance et l’isolement : sortons la tête du sable !
Des groupes autonomes
Note: d’après la presse, une haie a pris feu suite à l’incendie de la Smart, ce qui a endommagé les vitres d’un immeuble d’habitation et conduit à l’évacuation temporaire de deux personnes. Il n’y en a rien de bien à dire. Nous nous excusons ! Et nous serons encore plus prudent.e.s à l’avenir ! A tou.te.s les personnes actives la nuit : soyez prudent.e.s dans les rues étroites.
[Publié le samedi 28 mars 2020 sur Indymedia Nantes / Traduction de l’allemand depuis Chronik.]