Depuis le mois de Novembre 2019 des personnes s’organisent et vivent à la Maison du Peuple de Saint-Nazaire [n°2] et alentours.
Ce bâtiment, propriété de la Carène, est abandonné depuis une dizaine d’années, alors que de nombreuses personnes sont mal logées ou sans logement.
La Maison du Peuple est devenue un espace de rencontres, de culture, d’hébergement et de soutien pour toutes les personnes désireuses d’envisager d’autres possibilités d’échange et d’entraide.
Pendant la crise sanitaire récente, elle a eu un rôle fondamental pour des dizaines de personnes. Le 115, n’ayant plus d’hébergements à proposer, a même orienté des gens vers la Maison du Peuple !
Mercredi 8 juillet, notre avocate nous a annoncé que le lieu ne serait pas expulsable avant la mi-octobre, ce qui constitue une immense victoire pour la vingtaine de personnes résidentes du lieu, ainsi que pour les nombreuses nazairiennes et nazairiens impliqué.e.s depuis le début et fréquentant le lieu régulièrement.
Jeudi 9 juillet, un habitant a été arrêté devant la Maison du Peuple par les forces de l’ordre pour un motif alors très flou, et contraint de les suivre au commissariat.
Le lendemain, nous apprenions que notre ami, de nationalité étrangère et non européenne, était transféré illico au Centre de Rétention Administrative de Rennes.
Nous précisons que cette personne vit à Saint-Nazaire depuis plusieurs années, comprend et s’exprime en français et est insérée dans plusieurs projets de la vie locale.
À ce stade nous avons peu d’informations, mais nous ne laisserons pas tomber notre ami et sommes déjà en relation avec son avocate et les réseaux associatifs luttant avec les personnes exilées.
Nous nous indignons de cette situation. Nous refusons que la police, la mairie, la Carène se vengent d’une décision de justice de ne pas expulser la Maison du Peuple immédiatement, en s’attaquant individuellement à des personnes déjà en situation de fragilité sociale.
Nous apportons notre soutien indéfectible à notre ami, ainsi qu’à toutes les personnes écrasées par le poids d’un monde toujours plus injuste. Nous appelons donc à la libération immédiate de notre ami afin qu’il puisse retrouver sa vie à Saint-Nazaire.
[Publié le mercredi 15 juillet 2020 sur Indymedia-Nantes.]