Rosa Nera est un collectif politique autonome et anti-autoritaire qui, depuis 2004, squatte et a donné son nom au bâtiment historique qui était autrefois connu sous le nom de « 5e division de l’armée », le déclarant, pour la première fois de son histoire, un espace libéré.
Le bâtiment squatté de Rosa Nera, a été construit vers 1880 par les Turcs comme un palais pour le pacha local. Il a continué à abriter différents représentants de l’autorité, le dernier en date étant le commandement militaire local, pendant la dictature militaire de Papadopoulos.
En 1985, le bâtiment passe du ministère de la défense au ministère de l’éducation, qui l’offre à l’Université technique de Crète, à condition qu’il soit utilisé uniquement pour des activités éducatives. Néanmoins, de 1985 à 2004, le bâtiment est totalement abandonné.
En juin 2004, le bâtiment a été occupé et remis en état. Il a été transformé d’une ruine qui s’effondrait en un centre d’activités politiques, culturelles et sociales, ainsi qu’en une maison. Tout a été accompli grâce à un travail collectif, une volonté collective et un soutien financier collectif. Cela signifie que les gens ont tout fait, en s’organisant par des procédures horizontales et non hiérarchiques.
Le squat Rosa Nera avait organisé et fonctionné entre autres choses, un café-bar non commercial, un théâtre, un bazar d’échange de vêtements, un espace pour les enfants, une salle d’événements et de projection de films, une bibliothèque, un atelier, une maison d’hôtes, une cuisine collective et un jardin potager ouvert. En même temps, de nombreux événements politiques et culturels ont lieu, toujours avec une entrée gratuite ou sur la base de dons volontaires.
Plus important encore, Rosa Nera, en tant que groupe politique, soutenait et participait aux luttes sociales et de classe, se tenant toujours en solidarité avec les personnes opprimées et en lutte, luttant contre toute exploitation et oppression, pour la justice, l’égalité et la liberté.
Le 5 septembre 2020, après 16 ans de présence active dans la vie sociale et politique de la ville de Chania, les forces de police expulsent le squat, arrêtent les personnes à l’intérieur et vident le bâtiment avec l’accord de la municipalité et de l’administration de l’Université Technique de Crète. La raison de cette expulsion était la location du bâtiment par l’université, à un groupe hôtelier privé (BELVEDERE) afin de le transformer en hôtel de luxe.
Dans une ville qui étouffe sous la croissance incessante du tourisme, où l’espace public a pratiquement disparu et au cours d’une crise sanitaire qui a gravement affecté le marché du travail et a mis en évidence le caractère catastrophique de la monoculture économique du tourisme, l’expulsion de Rosa Nera et les projets de transformation de ce bâtiment historique en un autre hôtel-boutique semblent être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
La lutte ne fait que commencer.
SOLIDARITÉ AVEC LE SQUAT DE ROSA NERA
LA LUTTE POUR UN ESPACE LIBRE ET NON COMMERCIAL
Chania, Grèce, 2020
Rosa Nera
rosanera [at] espiv [point] net
https://squ.at/r/336f
http://rosanera.squat.gr/
Des squats en Grèce: https://radar.squat.net/fr/groups/country/GR/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) en Grèce: https://radar.squat.net/fr/groups/country/GR
Des événements en Grèce: https://radar.squat.net/fr/events/country/GR