Retrouvons-nous le mercredi 11 novembre à 15h, pour nous informer sur les différentes luttes et opérations concernées, et discuter ensemble de comment apporter notre solidarité.
Au Marbré, 39 rue des deux communes, à Montreuil (métro Robespierre ou Bérault, ou RER Vincennes).
Au programme :
– présentation des différentes opérations répressives anti-anarchistes en Italie
– discussion ouverte, notamment sur la solidarité à mener depuis Paname
– ateliers banderoles, écriture de lettres aux prisonnier·e·s, …
– infokiosque
– auberge espagnole (apportez ce que vous voulez)
Du 9 au 24 novembre 2020 auront lieu deux semaines de mobilisation en solidarité avec les anarchistes en Italie, à l’occasion de nombreux procès et audiences variées qui concernent environ 300 personnes. Ce sont des dizaines de procédures qui sont en cours et parmi celles-ci beaucoup d’échéances auront lieu dans les semaines à venir. Ces procès sont à des stades divers : certains n’ont pas encore commencé, d’autres sont en cours, et enfin il y en a qui arrivent à leur fin, avec à la clé, des condamnations définitives lourdes.
Ce sont des dizaines de personnes qui sont passées par la prison ces dernières années et qui risquent d’y retourner. À l’heure actuelle, quatorze personnes sont incarcérées sous des régimes de détention punitifs AS2, AS3, 41bis, qui sont l’équivalent de quartiers de haute sécurité en France : régime à portes fermées en permanence, fenêtres camouflées, promenade dans de minuscules carrés recouverts de grillage, pas d’activités, réduction de tous les effets personnels au plus strict minimum (correspondance, livres, vêtements…) et la soumission à l’arbitraire des matons encore plus flagrante qu’en détention « ordinaire ». Ces régimes de détention sont bien sûr aggravés à outrance, comme c’est le cas dans toutes les prisons, du fait de la pandémie de Covid-19 qui fait rage. Actuellement, des détenu·e·s anarchistes ont commencé une grève du plateau en solidarité avec Beppe, incarcéré sous un régime particulièrement punitif depuis plus d’un an et qui demande son transfert vers une autre prison.
Une pluralité de luttes sont mises en procès : la lutte contre les frontières et les centres de rétention, la prison, le fascisme, la police, la militarisation en Italie et dans le monde, l’emprise technologique… De même, toutes sortes de modalités d’action sont mises en cause. Que ce soient d’importantes manifestations offensives ou des rassemblements devant des taules, des actions directes contre des locaux du pouvoir ou de leurs subalternes, des colis piégés contre leurs représentant·e·s ou des déambulations, des prises de parole et des collages en ville, c’est bien l’idéal anarchiste comme critique de l’existant à qui le pouvoir tente ici de faire le procès.
L’objectif à peine voilé de ces enquêtes et procès qui sévissent depuis quelques années mais dont on observe par ailleurs une accélération et une condensation, outre l’habituelle et attendue nécessité de faire peur en agitant le bras armé de la répression, est multiple.
Il s’agit d’une part de diviser les « bons » et les « méchants » en faisant un tri entre les différentes modalités d’action et ainsi essayer de créer une désolidarisation au sein d’un mouvement vivant et composite, sans structures ni chefs ou hiérarchie, grâce à ce fameux adage, « diviser pour mieux régner ».
Une visée nouvelle semble également émerger, c’est le fait de criminaliser la solidarité avec les personnes arrêtées dans des luttes enfermant ainsi chacun·e dans une spirale sans fin. C’est le cas dans l’affaire de Manu et Juan où c’est la « clandestinité » qui est attaquée mais aussi dans l’opération Bialystok, où le fait d’avoir participé à un rassemblement devant la prison dans laquelle est incarcéré un compagnon, devient un motif valable pour être à son tour emprisonné.
Il semble également opportun de signaler que dans les dossiers de deux des dernières opérations, « Ritrovo » (mai 2020) et « Bialystok » (juin 2020), il est écrit noir sur blanc que la nécessité de procéder à des arrestations dites préventives est édictée par le fait que le pouvoir redoute une « contagion » dans la population, des contenus politiques et des revendications sociales portées par la mouvance anarchiste, dans cette période de crise liée à la pandémie mondiale du Covid-19… Nous voyons avec les dernières nouvelles de révoltes qui nous arrivent des plus grandes villes de l’Italie, que leur crainte de révoltes de la population était bel et bien justifiée, mais par ailleurs infirme totalement leur analyse selon laquelle une mouvance en serait l’instigatrice. Du reste, cela ne fait que confirmer la nécessité, visiblement partagée, de se battre contre ce monde !
Nota Bene:
Il nous semble important de continuer à se retrouver et à discuter même si on a conscience qu’en temps de pandémie, ce genre d’événement n’est pas accessible de la même manière pour tout le monde. A minima, l’espace peut permettre de maintenir un mètre de distance entre les personnes.